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Pont-Croix (Finistere): les jeunes migrants boostent l’équipe de football locale

Pont-Croix (Finistere): les jeunes migrants boostent l’équipe de football locale

Grâce à l’arrivée de jeunes migrants d’origine africaine dans son équipe senior, le club de football de Pont-Croix, dans le Cap-Sizun, retrouve le sourire. Il grimpe même au classement de la division 3. Plaisir partagé.

En juin 2016, le Stade pontécrucien était endeuillé par la disparition de son capitaine Jean-Marc Kerninon, à l’âge de 44 ans. Il avait été victime, sur le terrain, d’un malaise cardiaque au stade de Kersudal, à Beuzec-Cap-Sizun, lors du challenge de l’Étoile sportive. Depuis, tout allait de mal en pis. De nombreux joueurs avaient quitté l’équipe. « Nous étions à deux doigts de déposer le bilan », se souvient le coach Alex Kerivel.

« Mon fils, qui travaille dans une entreprise à Poullan-sur-Mer, a accueilli un jeune migrant pour y travailler. Il lui a demandé s’il aimait le foot et s’il voulait y jouer », raconte l’entraîneur. Lassina Dembélé est ainsi venu taper le ballon avec les gars du Stade pontécrucien en 2018. Et comme le club manquait de joueurs, il a proposé à ses amis, dans la même situation que lui, de venir le rejoindre. Ils sont dorénavant 16, sur 23 joueurs licenciés dans l’équipe senior, à venir de Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina-Faso ou encore de Guinée. Dans un village breton de 1 500 habitants, cela peut surprendre.

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« Un plaisir de jouer avec des mecs comme eux »

« Nous étions vraiment mal et ils nous ont apporté du soleil », constate Alex Kerivel. « J’ai trouvé des potes et ça me donne du courage par rapport à ma situation. Je viens jouer pour le plaisir du foot », témoigne Doro Doucouré, un jeune Malien. Le truc, c’est que l’équipe ne joue pas seulement pour le plaisir, mais gagne match après match. « C’est ça le problème ! On est bons ! », plaisante le coach. « On a les moyens de faire encore mieux », encourage la vice-présidente du club, Christine Colin.

« Pour nous, c’est un plaisir de jouer avec des mecs comme eux car humainement ce sont des gens bien », commente Maxime Cariou, président du club et joueur dans l’équipe qui évolue en Division 3. « Ils créent un autre état d’esprit que ce que nous avons l’habitude de connaître. Ils sont entiers et je reconnais qu’en partageant d’autres cultures, l’ambiance est encore meilleure », se réjouit Alex Kerivel.

Grâce au centre de loisirs de Pont-Croix et son minibus, un service de ramassage est organisé par le club, les vendredis pour les entraînements et dimanches pour les matchs. Les jeunes gens n’ont, en effet, pas de moyens de locomotion et résident, pour la majorité, à Quimper et Douarnenez. « Ils sont au minimum onze voire quinze aux entraînements », se réjouit Christine Colin. Tous ont payé leur licence.

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L’importance du mental

Dimanche 8 décembre après-midi. Le match contre Plozévet B, le leader du classement, va bientôt commencer. Noé Colin, l’entraîneur, donne ses derniers conseils. « Je veux que vous évitiez de penser que toute sanction de l’arbitre, toute remarque des joueurs de l’équipe adverse, c’est du racisme », souligne l’homme arrivé, lui aussi d’Afrique, mais il y a maintenant dix-huit ans.

« Il faut travailler votre mental, car si vous avez le mental, vous avez gagné le match », poursuit-il. « Ils cherchent à vous déstabiliser parce qu’on gagne. Je me fous du score si on sort droit ! », renchérit Alex Kerivel. Dehors, de grosses rafales de vent traversent le stade. « La météo c’est un peu compliqué. Mais ça va car, dès que tu joues, tu ne sens pas trop le froid. Je porte quand même des gants alors que je ne suis pas gardien », confie Doro Doucouré.

L’équipe senior du Stade pontécrucien, qui évolue en D3, est désormais composée, en grande partie, de joueurs d’origine africaine. (Le Télégramme/Lannig Stervinou)

 

Le Télégramme

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