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Mort d’Amadou Koumé : trois policiers renvoyés au tribunal correctionnel pour homicide involontaire

La juge d’instruction a relevé le « manque de discernement » des fonctionnaires qui ont maintenu cet homme au sol, sur le ventre, mains menottées dans le dos, alors qu’il « ne présentait plus aucun danger pour autrui ».

Trois policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « homicide involontaire » après une interpellation, avec une clé d’étranglement, qui avait conduit à la mort d’Amadou Koumé à Paris en mars 2015, a appris ce vendredi 5 novembre l’AFP de source proche du dossier.

Dans l’ordonnance de renvoi consultée par l’AFP, la juge d’instruction relève « le manque de discernement » des fonctionnaires, qui l’ont maintenu au sol pendant plus de six minutes, sur le ventre, mains menottées dans le dos, dans un bar près de la gare du Nord, alors qu’il « ne présentait plus aucun danger pour autrui ».

Le décès de ce père de famille, alors manifestement sous l’emprise d’une crise psychotique, avait été constaté au commissariat où il avait été conduit, dans la nuit du 5 au 6 mars 2015.

« Asphyxie mécanique lente »

L’expertise médicale finale a conclu qu’Amadou Koumé avait succombé à un « œdème pulmonaire » causé par « l’association d’une asphyxie mécanique lente et d’une intoxication à la cocaïne ». Elle ajoutait que « le traumatisme cervical et laryngé » entraîné par une clé d’étranglement avait « participé à la survenue de cette asphyxie », également « favorisée » par son immobilisation au sol.

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Selon l’ordonnance de renvoi rendue le 2 novembre, « le décès aurait pu avoir lieu sans imprégnation de cocaïne et du seul fait d’une asphyxie mécanique lente ».

Un premier équipage de policiers n’était pas parvenu à maîtriser Amadou Koumé, un homme de 1,90 mètre et 107 kilos qui se débattait.

Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) avait alors prêté main-forte en procédant à une clé d’étranglement de quelques dizaines de secondes. Il avait ensuite reçu un coup de menotte et repris l’étranglement pendant deux minutes.

« Négligences »

Ce fonctionnaire a qualifié devant la juge son geste de simple « levée de tête », consistant à presser le menton et non la gorge d’Amadou Koumé, maintenu au sol sur le ventre par un autre policier.

Mis en examen pour la qualification criminelle de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », l’agent ayant effectué la clé d’étranglement échappe aux assises. La juge a conclu que les violences, pratiquées sans « l’intention » de « blesser », n’avaient « pas été commises de manière illégitime ».

La magistrate reproche en revanche aux trois policiers de ne jamais avoir vérifié l’état de santé d’Amadou Koumé et les estime responsables de « négligences » qui ont conduit au décès, justifiant leur procès pour « homicide involontaire ».La suite après la publicité

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Sollicité, Me Eddy Arneton, avocat de la famille de la victime, n’a pas voulu faire de commentaire.

Les avocats de la défense n’ont pas souhaité commenter ou n’avaient pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

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