Artiste et musicien sénégalais, il a rejoint sa compagne et leur fille à Villeneuve et enregistre depuis quelques semaines son premier album, à paraître à la rentrée.
L’homme porte en étendard son sourire et tend sa main comme on donne sa confiance. À 35 ans, Malaka Lim avance dans la vie avec le calme tranquille de celui qui ne demande rien et va en paix.
Musicien sénégalais, il vient s’installer en France et à Villeneuve-sur-Lot plus précisément pour rejoindre son épouse, Marine et leur petite fille de 3 ans, en attendant un bébé à venir.
Si la vie et l’amour l’ont conduit loin de sa terre natale africaine, du bruit et de l’agitation de Dakar ou de sa Kaolack natale, Malaka Lim («Ange doté de savoir»), ou Lim Boy se nourrit de son histoire personnelle pour construire sa musique, dont les sons empruntent tout à la fois à la world music, au reggae, au rap ou au répertoire traditionnel sénégalais : «Ma musique, c’est la musique de l’âme».
Pudique, il consent à dire qu’il n’a pas eu une enfance heureuse : «Mon père était militaire et peu à la maison. Avec ma mère, il ne s’entendait sur rien. Très tôt, je me suis révolté et je me suis enfui, dans la rue.»
Rap, mélodies et spiritualité
De quartier en quartier, au gré des déménagements maternels, Malaka se forge une personnalité et trouve un moyen d’exprimer ce qu’il nomme son «amertume» : le rap. «Le rap m’a appris le flow, à construire un rythme, à avoir une écriture structurée. Kaolack est une ville très culturelle. C’est là, grâce à des rappeurs comme Keur Gui que j’ai commencé à rapper.»
Ado, ce musulman issu d’une famille de griots par son père et de wolof et peul par sa mère, se tourne vers la religion, au cours de ce qu’il appelle sa période spirituelle. «J’aurais pu mal tourner, prendre le mauvais chemin, mais moi j’aimais la musique. Cette vie spirituelle m’a apaisé. Du rap, je suis passé à la musique, j’ai pris ma guitare pour laisser venir les mélodies que j’avais en moi.»
Ce premier album, en cours d’enregistrement au studio Saint-Charles à Casseneuil, avec ses musiciens du Fanah Fanah Band, est la résultante d’une vie. «L’album, dont 9 titres sont déjà enregistrés, s’appelle Geum sa ngour nek bour». C’est du wolof et ça veut dire : «Celui qui croit en son royaume sera roi». Moi je crois que si on veut changer le monde, il faut commencer par croire en soi-même : agis et assume ce que tu es. À partir de là, tu peux faire et être ce que tu veux.»
Griot, musicien, artiste, créateur Malaka confectionne des boubous revisités et des bijoux, pour faire bouillir la marmite et «faire ma musique sans pression». L’album, lui, est attendu pour septembre. Avant ça, il y aura la participation à un concours de chanson pour RFI (Radio France internationale), des festivals, ici et là, et une première partie d’un groupe jamaïcain à Villeneuve-sur-Lot, en août. «La vie éphémère : il faut aimer et ne pas vouloir beaucoup, être simple et humble. Moi, je chante.»
La Dépêche