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Mamadou Diakhaté alias Niintche mobilise sur les réseaux réseaux pour financer les travaux des salles de classe

Un instituteur sénégalais de 33 ans, Mamadou Diakhaté, a entamé une course contre la montre pour remettre en état les classes d’un lycée de Dakar en piteux état, en faisant appel aux réseaux sociaux pour financer les travaux.

Après l’apparition du nouveau coronavirus au Sénégal, celui que tout le monde surnomme « Junior » et qui officie habituellement dans une école primaire de Kaolack (centre) s’est lancé en juin dans la construction de toilettes dans des écoles qui en sont souvent dépourvues.

Fin août, son association Simple action citoyenne (SAC) reçoit un appel pour une « intervention d’urgence » un peu différente au Lycée Ousmane Sembène, un établissement de 2.000 élèves installé dans un bâtiment ancien de Yoff, un quartier populaire du Nord de la capitale, proche de l’océan.

Le jeune homme à l’allure élancée profite alors de sa notoriété –son compte Twitter @Niintche est suivi par 15.000 personnes– pour lancer une collecte afin de financer la rénovation de six classes du lycée aux toits éventrés et aux fenêtres et tables rouillées.

Sur deux millions de francs CFA (3.000 euros) espérés, il en récolte environ les deux tiers en quatre jours et se met immédiatement à l’ouvrage, malgré la pluie qui perce le toit.

« Il y a énormément d’écoles sénégalaises » qui « souffrent » et « la direction de la construction scolaire ne peut malheureusement pas tout faire », explique-t-il à l’AFP entre deux coups de pinceau sur des murs défraîchis, la fixation d’une nouvelle fenêtre et le remplacement d’une tôle ondulée pour renforcer la toiture.

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L’instituteur joue la transparence en publiant sur les réseaux sociaux des photos des classes « avant/après » et en rendant compte au jour le jour des recettes et des dépenses.

« On cherche des stratégies pour faire participer les gens. Nous faisons juste de la citoyenneté spontanée et active », dit-il.

Accusé par un directeur d’école d’être un « politicien encagoulé », il s’en défend: « Nous sommes là pour donner un coup de main, pas à quelqu’un, mais pour notre pays ».

L’intervention de « Junior » est une aubaine pour la proviseure du lycée, Awa Sarr. « M. Diakhaté m’a appelé et, le lendemain, il était déjà dans mon école », s’étonne-t-elle encore.

Elle confirme que sur ses 33 salles de classe, à peine 12 sont en état d’accueillir des élèves, et que les budgets pour la rénovation ne sont pas attendus avant 2021.

Or, cette année, le calendrier scolaire a été bousculé par la pandémie. Les établissements ont fermé en mars et, fin juin, seuls les élèves des classes dites « d’examen » (CM2, 3e, terminale) ont pu reprendre le chemin de l’école.

Cette reprise partielle a coïncidé avec le début de la saison des pluies, pendant laquelle les écoles sont traditionnellement fermées. Vu l’état de délabrement de certaines classes, des élèves de Yoff ont dû être par moments renvoyés chez eux.

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Mais le 14 septembre l’établissement devra être prêt à faire passer le concours de fin de collège à quelque 310 jeunes des environs, sésame pour l’entrée au lycée.

L’initiative de M. Diakhaté représente donc « une grosse aide, dans la mesure où, la plupart du temps, on nous promet mais on n’exécute jamais », dit la proviseure.

L’instituteur est déjà intervenu dans six écoles et a reçu une quarantaine de demandes similaires à celle du lycée de Yoff.

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