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« Je suis un Sénéf », sourit Babacar, prof de percussions

Du haut de ses 68 ans, Babacar Samb a un regard qui pourrait s’apparenter à celui d’un sage. « Les affaires du monde l’intéressent », dit-il, et il porte un regard souvent pertinent sur l’univers qui l’entoure. Autant sur le continent africain, qu’à Châteauroux, lors d’un festival dont il n’a manqué aucune édition.

Babacar Samb est ingénieur en télécommunication, « mais la musique a pris le dessus en 1983, dit-il. Je suis à la tête de la plus ancienne formation européenne afro-cubaine, et cette musique est un extraordinaire moyen d’échange et de communication. »

Des rythmes au centre desquels les percussionnistes ont une place privilégiée. « Il est important qu’ils soient en groupe, car un percussionniste qui joue seul est comme un arbre qui veut faire la forêt à lui seul. »

L’image est à la fois belle et vraie et trouve probablement ses racines du côté du Sénégal, d’où est originaire Babacar Samb.

« Dans mon pays de naissance, on m’appelle « le Sénéf ». Ces gens qui sont partis vivre en France et qui ont cette double culture, à la fois africaine et latine. »

Une richesse qui transpire sur scène ou durant les cours qu’il donne à Darc (Chateauroux).

L’enseignement de Babacar est des plus toniques, sans doute en souvenir de ces esclaves noirs qui, dans les plantations de canne à sucre cubaines ou haïtiennes, communiquaient de cette façon musicale.

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« Haïti a été libéré aux sons des tambours. » Un instrument qu’il était même dangereux de pratiquer, puisque le percussionniste encourait parfois la peine de mort. Des souffrances passées que Babacar le Sénéf aime exprimer sur scène, en souvenir de tous ses ancêtres dont « le tambour était le seul moyen d’expression ».

 

Source : La Nouvelle République

 

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