Les progrès en matière de gouvernance en Afrique se sont arrêtés sous l’effet de la dégradation sécuritaire et du paysage démocratique dans de nombreux pays du continent, selon un rapport de la Fondation Mo Ibrahim publié mercredi.
« L’Afrique a fait de grands progrès au cours des premières années de ce siècle mais sur les dix dernières années, nous avons constaté très peu de progrès et sur les cinq dernières années, la situation a commencé à stagner et même à se dégrader dans certains cas », a souligné auprès de l’AFP Mo Ibrahim, le président de la fondation.
Créée en 2006, cette fondation produit des données et des analyses sur les enjeux du continent africain. Son rapport semestriel, publié depuis 2007, est considéré comme l’aperçu le plus complet, rassemblant des données sur 322 variables, dont les services publics, la justice, la corruption et la sécurité.
Son dernier rapport relève des progrès de gouvernance dans 33 pays de 2014 à 2023. Mais pour les 21 autres restants, « la situation est pire » aujourd’hui qu’en 2014.
Les Seychelles détrônent l’île Maurice pour la première place du classement, grâce à des améliorations notables dans plusieurs domaines, notamment les infrastructures, l’égalité hommes-femmes, la santé et l’éducation.
A l’inverse, certains pays comme le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ethiopie ont été confrontés à des conflits dévastateurs au cours des dix dernières années tandis qu’une série de coups d’Etat militaires en Afrique de l’Ouest et centrale a souligné la fragilité du processus politique.
Les confinements sanitaires dus à la pandémie de Covid-19 et la tendance mondiale vers une « politique de l’homme fort » pourraient avoir enhardi les autocrates, estime M. Ibrahim.