A Quimper, Anmary Théophile, créatrice de vêtements a décidé de fermer sa boutique après avoir été victime d’insultes, d’actes de vandalisme et de racisme.
Tout avait pourtant bien commencé…
Originaire des Saintes en Guadeloupe, Anmary Théophile est arrivée à Quimper dans le Finistère il y a quatre ans après avoir travaillé en tant que cadre supérieur dans le secteur de la santé à Paris. Passionnée depuis toujours par la mode, elle avait l’habitude de confectionner des habits sur mesure -robes de mariée, vêtements colorés..- à son domicile. Les clients se rendaient sur place pour acquérir ses créations de haute couture fait avec des tissus nobles. En juillet dernier, elle décide d’ouvrir sa boutique Téofildussac à la rue J.-B.-Bouquet à quelques mètres du Musée de la faïence dans le quartier emblématique de Locmaria, foyer de l’artisanat et du fait-main au centre ville de Quimper.
Le succès est au rendez-vous pour la styliste ! Lors de l’inauguration de la boutique des élus locaux, des commerçants du quartier sont présents. Par la suite, Anmary Théophile participe au salon Madame, présente ses créations lors de défilé à Lanniron et dans une galerie de peinture du centre ville.
Mais très vite la notoriété de la créatrice vire au cauchemar ! Au mois de septembre dernier, sa boutique est la cible d’actes de vandalisme, des objets de décorations sont volés ou détruits à l’extérieur du magasin. La scène se repète au mois de novembre. Jusque là Anmary fait mine de rien et continue son commerce.
Le 20 décembre à 19h30, alors que la styliste s’apprêtait à fermer, « deux femmes entrent et bousculent les mannequins sur lesquels je travaille. S’en suivent des insultes racistes d’une violence et d’une vulgarité qui m’ont profondément choquées.Visiblement, ces deux femmes n’acceptaient pas ma présence ici puisqu’elles se sont interrogées devant moi, « comment un propriétaire a pu louer à une négresse dans ce quartier ? T’as rien à faire là. Dégage ! » Une chape de plomb m’est tombée sur la tête… » raconte Anmary.
C’est le comble pour la créatrice guadéloupéenne ! « J’étais aux aguets, c’était un cauchemar » déclare t’elle. Soutenue par ses proches, Anmary se résout enfin à déposer une plainte le lundi 11 janvier 2016, après qu’elle ait retrouvé sa boutique sens dessus dessous samedi 9 janvier et prend la décision de la fermer définitivement.
A la suite de l’annonce de la fermeture de son commerce, Anmary Théophile a reçu beaucoup de messages de soutien. Une campagne d’affichage qui vise à lutter contre le racisme vient d’apparaître dans plusieurs abris de bus quimpérois.
En attendant que certaines personnes comprennent une bonne fois pour toutes que le racisme est une absurdité, la styliste envisage pour le moment d’aller se reposer quelques jours aux Antilles auprès de sa famille.
Source : Nofi avec Côté Quimper