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Quimper : À 71 ans, Michel attaque son Quimper-Dakar à vélo

À 71 ans, Michel Decourcelle va parcourir les 6 500 km qui séparent Quimper de la capitale du Sénégal… à vélo ! Un défi dont l’objectif est de faire connaître et aider l’association « Babacar et Benita, cantine du coeur », qui oeuvre pour la promotion des droits des enfants sénégalais de la rue. Ce Concarnois s’élancera de sa ville de coeur le 2 mai, pour arriver à Dakar le 14 juillet.

« Je vis en dehors du temps. Un peu », glisse Michel Decourcelle en revenant sur son parcours. À 71 ans, ce retraité s’est lancé dans un projet fou : relier Quimper à Dakar à VTT, seul. En chiffres, cela représente 6 500 km répartis en 75 étapes entre le 2 mai et le 14 juillet, pour un budget nécessaire évalué à 4 500 €. Cet ancien responsable de comptabilité, qui a vécu 30 ans à Quimper, ne roule pas pour lui-même. Son grand projet vise à aider et promouvoir l’association « Babacar et Bénita, cantine du coeur », qui aide les talibés au Sénégal. « Les talibés, ce sont des enfants abandonnés dans les rues. Ils sont victimes de sous-alimentation, de maladies, de brutalités et de pédophile. L’association en a sorti de la rue une cinquantaine depuis le début de l’année », explique-t-il en montrant des photos des enfants.

Des liens forts avec le Sénégal

Michel Decourcelle est d’abord allé au Sénégal en vacances, puis pour y faire du sport, jusqu’à s’y installer pour sa retraite jusqu’en 2014. Aujourd’hui célibataire, il s’y était marié et parle avec fierté de sa fille de 4 ans, Yvette. Cette dernière vit avec sa mère à Paris mais va bientôt retourner au Sénégal. Le cycliste, qui vit désormais à Concarneau, sera sur place pour l’accueillir, et passer du temps avec elle. À Dakar vit aussi son ami André Lambert, le président de l’association. « Il a 65 ans et dit que les papys se révoltent ! », s’amuse le septuagénaire. À ses côtés, il agissait déjà quand il était au Sénégal en accueillant dans sa demeure plusieurs enfants chaque semaine pour leur offrir douche et repas. Ces enfants abandonnés, c’est pour eux qu’il se lance. « Si chaque Français donnait un euro, il n’y aurait plus d’enfants talibés. Et ça permettrait de lutter contre l’immigration clandestine, en traitant le problème à la racine. Éduquer les enfants, les envoyer à l’école, c’est la seule solution. La politique actuelle aux frontières est inutile », lance-t-il.

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Ce jour-là, sous la grisaille quimpéroise, il est difficile d’imaginer le cycliste au milieu du désert. Mais Michel Decourcelle cache bien son jeu. Derrière une silhouette en apparence frêle, se cache un sportif qui sait ce qui l’attend. « 6 500 km, ça ne m’impressionne pas. À raison de 80 à 120 km par jour, c’est faisable. Au début, j’en ai prévu moins pour me mettre dans le bain, et j’augmenterai le kilométrage quotidien les jours suivants », planifie-t-il. Le septuagénaire a pensé à tout. Les montagnes de l’Espagne ? « Il faut rouler à son rythme et puis c’est tout ». Les chiens sauvages au sud du Maroc ? « Je me suis équipé d’un sifflet à ultrasons et d’une bombe au poivre ». La zone de conflit entre le Maroc et la Mauritanie ? « Il ne faut pas se tromper, le terrain est miné de chaque côté sur 3 km et demi. J’attendrai d’autres cyclistes à la frontière et on traversera par petits groupes ».

Sportif de longue date

« Je fais du vélo depuis l’âge de 13 ans, mais j’ai eu une façon un peu bizarre de m’y mettre », se souvient-il. Par hasard, chez les parents de son meilleur ami, il rencontre Louison Bobet, le célèbre coureur cycliste des années 50. « C’était comme rencontrer Dieu pour moi ». Depuis, à part une pause pour aller travailler à Paris, il n’a pas cessé de faire du vélo. Des compétitions, des épreuves cyclosportives, un Paris-Brest. « J’ai 71 ans mais j’ai la pêche ! », résume-t-il. Infatigable.

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