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Mantes-la-Jolie : 17 étages et pas d’ascenseurs depuis quatre semaines

Des habitants dénoncent le quotidien de cette copropriété du Val-Fourré, privée de ses deux ascenseurs depuis presque quatre semaines.

Prisonniers dans leur immeuble. Depuis quatre semaines, les habitants de la tour d’Estrées, une imposante copropriété du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, vivent un vrai calvaire : les deux ascenseurs sont en panne, en même temps, et l’immeuble compte… 17 étages.

Le premier ascenseur a rendu l’âme il y a presque trois mois. Le second est à l’arrêt depuis bientôt un mois. Depuis, les habitants se débrouillent, résignés. « On se sent complètement abandonnés, personne n’est venu nous voir. Ni les politiques, ni les bailleurs, ni le représentant du syndic* », dénonce Binta Sy.

Cette jeune femme de 24 ans a décidé, seule, de dénoncer cette situation. Elle dévoile le quotidien de sa tour.

Au rez-de-chaussée, pas d’info. Aucun panneau ne signale l’interruption du service. Pire, la porte de l’un des ascenseurs est pliée. En forçant un peu, on pourrait basculer dans le vide et tomber sur la cabine, bloquée au sous-sol… Un homme arrive en marchant péniblement sur une canne. Il s’appelle Bouati et a 63 ans. Il entame un parcours du combattant pour accéder à son appartement, au 12e.

12e étage, deux enfants dans les bras. C’est ici que vit Binta avec ses deux filles de 3 ans et 1 an et demi. « La plus âgée monte les trois premiers à pied. Après, je suis obligée de la porter avec la plus jeune. » Au bout de dix minutes d’efforts, Bouati arrive chez lui, claudiquant, épaulé par son frère.

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Au 13e étage, on envisage de renoncer à l’école. Semra a trois enfants d’un an, six ans et neuf ans. Ce lundi, elle envisage de ne pas les déposer à l’école. « Je n’en peux plus, justifie-t-elle. Je monte et descends les treize étages quatre fois par jour à cause de l’école. Avec le ramadan, je suis faible, je ne sens plus mes jambes. »

15e étage, système D pour monter les courses. Binta toque à la porte d’un couple de personnes âgées. « Ils en ont marre de porter les courses alors ils les hissent à leur étage avec des cordes et un sac depuis leur balcon », assure Binta.

17e et dernier étage : 30 minutes pour l’atteindre. Voici peut-être la locataire la plus malchanceuse : Elisa, 55 ans, habite au sommet de la tour. Elle sort beaucoup moins depuis quatre semaines. « Il me faut trente minutes pour monter. J’en ai marre », dit-elle sous le regard de son fils de 23 ans qui réalise jusqu’à… 15 allers-retours par jour !

Les conséquences se voient aussi à l’extérieur : cette visite serait incomplète sans évoquer les pelouses au pied de la tour où s’amoncellent les déchets : pour éviter une descente de plus, certains habitants jettent les poubelles directement depuis leur balcon…

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Le Parisien

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