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Immigration irrégulière au Sénégal: un mal presque insoluble

L’immigration a toujours existé. Elle est aussi vieille que le monde. Toutefois, l’immigration dite irrégulière constatée ces dernières années semble prendre une ampleur de plus en plus inquiétante. Les diverses politiques mises en œuvre en plus de la réponse sécuritaire n’arrivent toujours pas à freiner l’hémorragie.

Au contraire ! Ce, à cause des conditions de vie et/ou de survie qui ne concourent pas à retenir les jeunes africains.

Entre modicité des salaires et cherté de la vie, ils peinent à tirer leur épingle du jeu. La seule solution qui s’offre à leurs yeux c’est d’affronter l’océan au péril de leur vie.

Une femme enceinte qui accouche en plein voyage à bord d’une embarcation de fortune en partance pour l’Espagne et les milliers de jeunes sénégalais arrivés en Europe cette année. Des images qui font froid dans au dos.

Pourtant elles ne déchantent les candidats à l’immigration irrégulière, encore moins leurs parents qui mettent la main à poche pour envoyer leur progéniture vers des cieux supposés plus cléments.

Au contraire ! Ils sont en permanence à la recherche des voies et moyens devant les permettre de quitter le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le Nigeria, le Mali etc. Bref, le continent africain qui est pourtant considéré à tort ou à raison comme celui du 21ème siècle.

D’ailleurs, en plus de l’Europe, de jeunes sénégalais ont aussi pris le chemin de l’immigration irrégulière aux Etats-Unis en passant par le Nicaragua. L’immigration irrégulière telle qu’elle se présente actuellement, est la preuve du désespoir qui ronge les jeunes.

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Emplois précaires et salaires de misère
On parle souvent d’emplois créés pour empêcher les départs massifs, exemple du programme «Xeyu Ndawi Ni» au Sénégal. Mais, il faut reconnaitre que la plupart des postes à pourvoir ne permettent pas aux Sénégalais de s’en sortir financièrement. Ce, à cause des salaires de misères ne dépassant pas souvent 150.000 F CFA dans une ville (Dakar) réputée la plus chère d’Afrique voire du monde.

Rares sont actuellement les Sénégalais qui parviennent à assurer convenablement leurs charges familiales. A la modicité des rémunérations, il faut ajouter l’inflation galopante. Les denrées de première consommation prennent l’ascenseur.

Une hausse des prix que les nombreuses tentatives de l’Etat se sont pas parvenues à réguler. A cela s’ajoute la cherté de l’habitat, de l’explosion du prix de la location dans la capitale qui est hors de portée. La situation n’est guère plus reluisante dans les régions.

Les zones côtières restent confrontées à la pêche illicite sans occulter la «sénégalisation» des bateaux étrangers qui empêche les pécheurs à faibles revenus de vivre de leur métier.

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La pêche est aussi touchée par l’installation des usines de farine de poissons et les découvertes pétrolières et gazières qui ont restreint l’accès à plusieurs zones de pêche. Cette ruée vers les pays occidentaux s’explique aussi par une perte de repères. L’élite politique ne donne plus espoir aux jeunes qui bravent tous les dangers à la recherche d’une vie meilleure en Occident.

Féminisation de l’immigration
Par ailleurs, on peut noter que ces dernières années, l’immigration irrégulière est marquée par une présence des femmes. La féminisation de la migration se confirme de plus en plus avec de nombreuses candidates au départ. Il y a aussi la forte présence des adolescents.

Les récents chiffres de la migration montrent une présence des jeunes qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité. Les pirogues qui arrivent en Espagne sont bondées le plus souvent des mineurs qui rêvent d’une vie meilleure. Un désarroi indescriptible qui confirme un mal presque insoluble.

Fatou NDIAYE

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