Sous contrat jusqu’en juin 2016, l’international français Yarouba Cissako souhaite quitter Monaco pour des raisons religieuses. Il souhaiterait devenir imam.
Au centre d’entraînement de la Turbie, le dossier Yarouba Cissako est classé secret défense. Personne n’a visiblement envie de s’épancher sur une situation assez ubuesque. Depuis des semaines maintenant, le joueur ne veut plus entendre parler de Monaco. Son exigence : rejoindre un club où l’islam est ancré dans la culture du pays. « Il veut devenir imam », renseigne un proche.
Conscients de la volonté indéfectible du latéral, les dirigeants monégasques ont discuté cet été avec leurs homologues stambouliotes de Galatasaray dans la perspective d’un transfert. En vain. « On ne va quand même pas leur donner Yarouba ! » nous souffle-t-on au club. Depuis cette négociation avortée, Cissako est dans l’impasse. Au placard, il n’a même pas évolué avec la réserve ce week-end.
Pourtant dans son entourage, on reste positif en affirmant que l’ASM discute actuellement avec plusieurs formations du Golfe. Mais quoi qu’il advienne, on s’achemine vers un immense gâchis d’ordre sportif… Un constat partagé par les techniciens ayant croisé sa route. « Il a du talent », avance Francis Smerecki, qui l’a notamment sélectionné en moins de 19 ans. « Il a un Raggi dans chaque jambe, tranche Bruno Irles, ancien formateur en principauté. Et, même par rapport à Fabinho, je le trouve meilleur défensivement. »
«Il est très religieux»
Seulement, le jeu des comparaisons s’arrête là. Car le défenseur, prêté la saison dernière à Zulte-Waregem, n’est pas un jeune pro comme les autres. « Il est très religieux, confirme Irles, en poste à Arles-Avignon. Quand on ne le connaît pas, ça ne se voit pas forcément car il n’a pas de barbe, il ne s’habille pas avec une djellaba. Mais dans sa vie, la religion tient une place importante. »
Alors comment le gérer ? « Parfois, il allait trop loin, mais lui-même s’en rendait compte, assène Irles. Il faut savoir le prendre. Il fallait également faire attention à son entourage, car à 15 ans il se cherchait. Mais, il ne m’a jamais posé de problème. »
Il a pourtant connu plusieurs écarts de conduite en principauté. Au coeur de l’imbroglio : Madame N., kiné au centre de formation. Dans le détail, il ne supportait pas que cette dernière puisse le soigner en habit de sport (en short et tee-shirt). « Une tenue inadaptée », selon lui.
Le Parisien
