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Déjà condamné, il pénètre chez son ex-femme et la frappe : prison ferme pour Souleymane

Déjà condamné, il pénètre chez son ex-femme et la frappe : prison ferme pour Souleymane

Déjà reconnu coupable à plusieurs reprises de violences sur son ex-compagne, un homme a de nouveau été condamné à Rouen pour des faits similaires, mardi 1er mars 2022. Précisions.

Mardi 1er mars 2022, un homme était jugé au tribunal de Rouen (Seine-Maritime) pour des violences conjugales commises à Sotteville-lès-Rouen.

Le prévenu, Souleymane*, 40 ans, d’origine sénégalaise, est en situation irrégulière sur le territoire français depuis 2015. C’est un individu bien connu de la justice, ayant déjà 16 mentions à son casier judiciaire (port d’arme prohibé, délits routiers, trafic de stupéfiants, violences…).

Jugé en comparution immédiate, le quadragénaire se présente à l’audience pour de nouveaux cas de violences physiques et d’harcèlement téléphonique sur son ancienne concubine, Théa*. Il est aussi mis en cause pour des dégradations de biens au domicile de cette dernière.

Déjà condamné à trois reprises pour des faits similaires
En couple pendant treize ans, ils ont eu un enfant aujourd’hui âgé de 8 ans et retiré du domicile familial. À partir de 2018, l’homme a été condamné à trois reprises à de la prison pour des violences physiques sur son ex-compagne, la dernière fois en août 2020, pour avoir étranglé la victime.

Le prévenu est sorti de détention un an plus tard, le 30 août 2021. Pourtant soumis à une interdiction d’entrer en contact avec Théa et de paraître à son domicile, il la voit à plusieurs reprises et redeviennent intimes. Une relation renouée que la victime déclare avoir acceptée sous le coup de la peur, craignant pour sa vie.

Dès novembre 2021, Souleymane se montre à nouveau violent. Un soir, Théa le frappe avec un extincteur pour se défendre. De peur des représailles, elle va ensuite se réfugier quelque temps chez sa famille, dans le Sud de la France.

« Ce n’est pas haut, je monte par un grillage »
Le 11 décembre, un pas est franchi : Souleymane s’introduit chez la victime par le balcon. Théa l’entend arriver. De peur d’être vue, elle coupe le courant. Ce soir-là, aucune violence n’est rapportée. Cinq jours plus tard, dans la nuit du 16 au 17 décembre, Souleymane s’introduit à nouveau chez son ex-compagne, toujours en passant par le balcon situé au 1er étage. « Ce n’est pas haut, je monte par un grillage », explique-t-il dans le box. Il raconte avoir eu l’habitude d’opter pour ce « chemin » du temps de leur vie commune.

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Cette fois, l’homme est particulièrement violent : il bouscule Théa, lui assène des coups, lui tire les cheveux et lui mord la joue, d’après le récit de la victime, qui se verra accorder six jours d’ITT par le médecin légiste. Ce dernier a constaté ses blessures ainsi que des ruminations anxieuses. « Elle revoit la scène tout le temps, ne mange plus », précise la présidente du tribunal.

Souleymane se défend en prétendant que son ex est une personne « violente », « agitée » et même « bipolaire ». Qu’en définitive, il n’aurait agi que pour se défendre, tentant de la « maîtriser ».

Elle déclenche son téléphone grave danger
Le 21 décembre 2021, le prévenu tente une énième fois de pénétrer dans l’appartement par le balcon. Théa se rend vite compte de la situation et essaie de se cacher. L’homme crie, lui somme de lui indiquer où loge son nouveau petit ami. Frustré par l’absence de réponse, Souleymane entreprend d’enfoncer la fenêtre à coups de pied. N’y parvenant pas malgré les dommages causés au système de fermeture, il se résout à partir.

Plus tard, Théa, tétanisée, se décide à utiliser son téléphone grave danger. La police arrive vite sur les lieux, trouve la femme sous le choc. Souleymane nie s’être trouvé à l’appartement ce soir-là. Des dénégations qu’il oppose à toutes les tentatives d’intrusion qui lui sont imputées, à l’exception de la nuit du 16 au 17 décembre.

Appels en numéro masqué
Recherché par les policiers, le suspect reste introuvable tandis que sa famille se montre « hostile » au passage des forces de l’ordre. Le 18 janvier 2022, les autorités décident de lancer un mandat de recherche et tentent de géolocaliser sa ligne téléphonique. Sans résultat, cette ligne n’étant plus opérationnelle.

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Le mis en cause est finalement retrouvé le 23 février chez sa mère grâce à la géolocalisation d’un nouveau numéro de téléphone qui borne près du domicile maternel.

Entre-temps, Théa a en effet reçu plus d’une trentaine d’appels d’un numéro masqué durant plusieurs nuits. Se doutant que c’était Souleymane, elle a alerté le CIDFF, une association de protection des victimes de violences familiales qui a transmis l’information aux forces de l’ordre.

Au moment de son arrestation, l’individu se montre particulièrement virulent. Il tente même de s’automutiler. En garde à vue, un médecin constate chez lui des « pensées suicidaires ».

Se défendant d’avoir pris la fuite après les faits du 21 décembre, le prévenu affirme être parti à Marseille et ne pas avoir entretenu de contact avec sa famille à cette période. Il affirme aussi avoir continué d’utiliser son numéro de téléphone. Alors qu’il n’était plus fonctionnel. D’ailleurs, s’il reconnaît avoir appelé Théa à plusieurs reprises, c’est avec ce numéro et de jour, assurant n’avoir pas d’autre ligne téléphonique.

Un prévenu guère coopératif
À l’audience, le prévenu se montre détaché, malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés. Les mains dans les poches, en survêtement, il ne se montre guère coopératif, réfutant la plupart des accusations par un simple « C’est faux ». Et déclare s’être « retrouvé trois fois en prison à cause d’elle » et de « ses mensonges ».

Devant le manque de remise en question et de coopération du prévenu, la procureure requiert deux ans de prison ferme auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis de six mois. Des réquisitions suivies par le tribunal, qui décide également de lui interdire à sa sortie, durant trois ans, de paraître au domicile de son ex-concubine, d’entrer en contact avec elle et de se rendre en Seine-Maritime.

Il encourt deux ans de prison supplémentaire en cas de manquement à cette dernière injonction, six mois s’il enfreint l’une des deux premières. À l’annonce de sa peine, l’homme semble n’écouter qu’à moitié, saluant ses proches venus assistés à l’audience.

*Prénoms de substitution

Jules Hubault avec actu.fr

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