Former les jeunes Sénégalais pour éviter leur départ vers l’Europe. Porté par les artisans finistériens, le projet est en compétition dans le cadre du projet européen Archipelago.
À la frontière mauritanienne, la ville sénégalaise de Matam perd ses jeunes, convaincus d’une vie meilleure en Europe. « Beaucoup de jeunes perdent l’espoir et partent en pensant que de l’autre côté, c’est le paradis », témoigne Baboucar Diouf, le secrétaire général de l’union nationale des chambres de métiers du Sénégal, présent lundi, à Quimper, avec son président, Magatte Mbow.
Une migration massive synonyme de difficultés pour le développement économique du pays de l’ouest africain. Dans ce contexte, il était à Quimper pour bâtir un programme de coopération avec les artisans du Finistère et de la Vienne, associés pour l’occasion.
Un programme naturel pour les artisans Finistériens. En trois ans, les deux centres de formation quimpérois ont accueilli près de 150 mineurs isolés parmi leurs apprentis. « Nous n’avons rencontré qu’un échec », souligne Philippe Portal, le secrétaire général de la chambre de métiers et de l’artisanat du Finistère.
Forts de cette expertise, les artisans finistériens ont décidé de répondre au programme européen Archipelago. Le projet bâti avec la Vienne et plusieurs partenaires, dont l’agglomération quimpéroise, vise à aider les jeunes sénégalais « à rester travailler au Sénégal pour construire leur pays ».
Préparer les formateurs à Quimper
S’il était retenu, le projet conduirait à accueillir des formateurs sénégalais à Quimper. Préparés pendant un court séjour, ils pourraient à leur tour accompagner et former des artisans au Sénégal. Le pays dispose de possibilités de développement dans l’agroalimentaire, le machinisme agricole, le bâtiment, la confection ou encore le photovoltaïque.
Des secteurs d’activité qui ne manquent que de main-d’œuvre pour se développer, avec le soutien de la conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones à laquelle la chambre de métiers du Finistère vient d’adhérer.
En compétition avec d’autres projets européens, la proposition bretonne pourrait être validée en juillet prochain. Et compléter le compagnonnage artisanal : dans les prochains jours, un maçon et un plombier se rendront au Gabon pour y partager leurs expériences professionnelles durant un mois.