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Natation : Ismaël Kane, un sénégalo-suisse sous les couleurs du Sénégal

Natation : Ismaël Kane, un sénégalo-suisse sous les couleurs du Sénégal

Le nageur Ismaël Kane, de père sénégalais et de mère suisse,  s’est engagé sous les couleurs du Sénégal dans les épreuves de brasse et de papillon. Un peu par hasard. Ce binational qui a fêté ses 18 ans en octobre rêve d’aller à Rio pour les jeux olympiques.

Il avoue que, lui aussi, n’a pas pu s’empêcher de sourire quand il avait vu, sur YouTube, cette vidéo insolite. Celle où l’on aperçoit Eric Moussambani, représentant de la Guinée équatoriale, plonger avec appréhension dans la piscine des JO de Sydney, en 2000. Seul dans sa série, l’Africain avait fait marrer plus d’un spectateur et d’internautes, en nageant la tête hors de l’eau comme un joueur de water-polo. Même le Baron de Coubertin s’était retourné dans sa tombe, en esquissant, ce jour-là, un petit rictus.

«La situation était comique, c’est vrai, mais d’autre côté j’ai eu de la compassion pour lui.» Contrairement aux commentateurs, qui craignaient qu’il ne coule, Ismaël Kane s’est mis à sa place et n’a pas éclaté de rire, le garçon est bien élevé. «J’ai une vie équilibrée à tout point de vue», confirme cet étudiant du Collège de Staël, en mention allemand, langue qu’il a apprise à Zurich ce printemps. «Quand Ge/Servette a été éliminé en demi-finale des play-off, je me suis drôlement fait chambrer en classe!» se marre-t-il.

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Michael Phelps l’a fasciné

Ce fils d’un père sénégalais et d’une maman suisse est de nature joviale. Né à Plainpalais, il est apprécié et respecté dans le milieu, dans tous les bassins européens.

«Ce sont mes parents qui m’ont donné envie de me jeter à l’eau, explique ce fan de Roger Federer, de Stan Wawrinka et de Timea Bacsinszky. En fait, poursuit Ismaël, mon père et ma mère voulaient juste que je sache nager. Après, j’ai hésité avec le foot et le judo, or quand j’ai vu Michael Phelps à l’œuvre en 2008, il m’a tellement fasciné qu’il m’a motivé à poursuivre dans cette voie.»

Devenu fan aujourd’hui de son camarade de club Alexandre Haldemann, il s’entraîne fort, huit fois par semaine pour, souhaite-t-il, «nager un jour plus vite que lui!» A l’instar de Swann Oberson, de cette championne du monde qu’il a aussi en admiration, les membres de Natation Sportive Genève, sa deuxième famille, le félicitent et l’encouragent à chaque fois qu’ils le croisent. «Je n’ai pas le niveau des meilleurs, mais il n’y a pas de quoi se moquer de moi non plus», sourit encore ce jeune espoir dont la joie de vivre communicative fait plaisir à voir.

Sélectionné par le pays d’origine de son père

C’est en 2011 que la Fédération sénégalaise l’a contacté.

«Le chef Mohamed Diop recherchait activement en Europe des nageurs binationaux tentés de rejoindre l’équipe du Sénégal, poursuit Ismaël. La première fois, j’ai refusé. Mais il m’a ensuite relancé en me proposant le passeport. Puis de participer à des compétitions en me demandant de m’améliorer en papillon pour que j’intègre le relais en 4 nages en papillon.»

Dans son pays d’origine, si les bassins olympiques de 50 mètres ne sont pas encore chauffés, son sport est en pleine effervescence. «La natation est évidemment moins populaire que le football mais il y a de plus en plus de jeunes intéressés qui rejoindront plus tard la France s’ils atteignent un bon niveau.»

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Conscient qu’il est moins compliqué de représenter son pays avec le Sénégal lors des compétitions majeures, celui qui est «fier d’être Suisse» peut rêver désormais de disputer des JO.

«Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau. Cela n’a jamais été pour moi une obsession, mais pourquoi pas, ce serait génial…»

Celui qui nage également en plein bonheur avec Clara depuis un an et demi est prêt désormais à franchir le mur du songe.

 

Source : TDG

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