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L’ONU est favorable à une «justice réparatrice» pour les descendants des victimes de l’esclavage et du colonialisme

La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, s’est prononcée lundi 12 juillet en faveur d’une «justice réparatrice» dans le débat épineux portant sur les séquelles de l’esclavagisme et du colonialisme.

«Derrière le racisme systémique et la violence raciale d’aujourd’hui se cache l’absence de reconnaissance formelle des responsabilités des États et des autres acteurs qui ont participé ou profité de l’esclavage, de la traite transatlantique des esclaves africains et du colonialisme – ainsi que de ceux qui continuent à profiter de cet héritage», a déclaré Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l’homme (CDH).

«Des communautés, des familles et des individus ont été privés de leur vie, de leurs moyens de subsistance, de leurs ressources et de leurs droits, et cette situation perdure», a-t-elle ajouté.

Un rapport sur les violences policières
Michelle Bachelet s’est exprimée à l’occasion de la présentation de son rapport sur les violences policières à l’égard des personnes d’ascendance africaine, publié le 28 juin.

Lors de la publication de ce document, intervenue quelques jours après la condamnation aux États-Unis du policier qui a tué George Floyd, la Haute-Commissaire avait appelé les États à prendre des «mesures immédiates» contre le racisme systémique dont sont victimes les Noirs.

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Elle a dénoncé lundi «la répression des manifestations contre le racisme dans certains pays», qui «doit être prise en compte dans un contexte plus large dans lequel les voix des personnes d’ascendance africaine et des personnes luttant contre le racisme sont étouffées, et dans lequel les défenseurs des droits humains d’ascendance africaine sont victimes de représailles, y compris de harcèlement, menaces, poursuites pénales, violences et assassinats».

«Urgent de rechercher une justice réparatrice»
«Face à ces injustices profondes et de grande ampleur, il est urgent de s’attaquer aux séquelles de l’esclavage, de la traite transatlantique des esclaves, du colonialisme et des politiques et systèmes successifs de discrimination raciale, et de rechercher une justice réparatrice», a affirmé la commissaire Bachelet.

«Pour guérir nos sociétés et rendre justice aux crimes terribles, il est essentiel d’établir la vérité sur ces héritages et leur impact aujourd’hui, et de prendre des mesures pour remédier à ces préjudices grâce à un large éventail de mesures de réparation», a-t-elle conclu.

Une question qui fait débat
Son appel intervient alors qu’aux États-Unis la question de «la théorie critique de la race» fait débat. Ce terme définit un courant de pensée né dans les facultés de droit américaines à la fin des années 1970 pour analyser le racisme comme un système, avec ses lois et ses logiques de pouvoir, plutôt que lié à des préjugés individuels.

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Mais il est récemment devenu pour ses détracteurs républicains une formule attrape-tout, désignant tous les efforts pour aborder, dans les écoles et les institutions, les épisodes sombres de l’histoire américaine dont l’esclavage et la ségrégation.

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