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«L’hypothèse criminelle semble écartée» dans la disparition de Diary Sow

Le consul général du Sénégal à Paris confie au Parisien-Aujourd’hui en France son relatif optimisme dans l’affaire Diary Sow, brillante élève en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand qui n’a pas donné signe de vie depuis le 4 janvier.

« Prudence et optimisme ». Ou comment résumer en deux mots l’état d’esprit des autorités du Sénégal au sujet de leur ressortissante Diary Sow, 20 ans, brillante étudiante du lycée parisien Louis-le-Grand disparue depuis le 4 janvier. « L’enquête menée par la police française est de grande envergure, se félicite Amadou Diallo, consul général du Sénégal à Paris, joint par téléphone ce mardi 12 janvier. L’hypothèse criminelle semble désormais écartée. Mais il convient de rester prudent. »

« Pour le moment, Diary n’a pas été retrouvée et elle ne semble pas avoir donné signe de vie. Toutefois, il existe de bonnes raisons de penser que nous finirons par la retrouver saine et sauve », explique Amadou Diallo. Les policiers de la police judiciaire parisienne pencheraient en effet pour l’hypothèse d’une disparition volontaire.

«Cela ne lui ressemble pas du tout»
Selon nos informations, la « meilleure élève du Sénégal » en 2018 et 2019 a bien passé quelques jours à Toulouse (Haute-Garonne) en fin d’année, comme l’a rapporté La Dépêche du Midi, mais serait revenue ensuite à Paris en vue de la rentrée scolaire.

D’ailleurs, le lundi 4 janvier, le jour de la rentrée, le passage de son badge a été détecté à la porte de sa résidence étudiante, boulevard de Port-Royal (XIIIe arrondissement). Diary Sow serait ensuite apparue, le même jour, dans le champ de caméras de vidéosurveillance installées sur le parcours qui la mène à son lycée, rue Saint-Jacques (Ve arrondissement).

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Sauf qu’elle ne s’est pas présentée dans sa salle de classe de 2e année de classe préparatoire Physique-Chimie (PC*) aux grandes écoles d’ingénieurs et que personne n’a pu, jusqu’à présent, retrouver précisément sa trace.

Interrogé par Le Parisien-Aujourd’hui en France, un membre de sa famille confie à la fois ses inquiétudes et son espoir. « L’un de nos proches qui vit aussi à Paris lui a parlé le 3 janvier et rien ne laissait deviner quelque chose d’anormal, souligne Makhfousse Sarr, un oncle maternel, biologiste à Dakar (Sénégal).

On a compris que Diary était bien présente à Paris ce jour-là. Pour le reste, l’investissement et l’engagement que l’on ressent du côté de la police française comme des autorités sénégalaises nous donnent confiance. Nous sentons que Diary est bien vivante. Mais impossible d’en avoir la certitude pour le moment ».

Reste toutefois un énorme point d’interrogation. « Nous connaissons très mal l’environnement parisien dans lequel Diary vivait ces derniers temps, poursuit cet oncle. Il est donc difficile d’émettre des hypothèses. Une chose est sûre, ce n’est ni dans ses habitudes ni dans son tempérament de disparaître volontairement. Cela ne lui ressemble pas du tout de mettre soudainement de côté ses études. »

«Une précocité impressionnante dans son écriture»
Selon ses dernières confidences, l’étudiante souhaitait devenir chercheuse dans le domaine de la génétique et se préparait en vue du concours d’entrée à la prestigieuse Ecole polytechnique. Jeune femme aux talents multiples, aussi à l’aise dans les matières scientifiques qu’en langues vivantes, Diary Sow cultive par ailleurs une passion pour la littérature et l’écriture. Dès l’âge de 15 ans, elle avait entrepris l’écriture d’un roman, publié début 2020 après quelques années de maturation.

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« Diary fait preuve d’une précocité impressionnante dans son écriture, assure Abdoulaye Diallo, administrateur général des éditions L’Harmattan Sénégal. A tel point que lorsque nous avons reçu son manuscrit, nous nous sommes demandé si elle en était vraiment l’auteure.

Le roman, Sous le visage d’un ange, questionne la complexité de l’être humain à travers le parcours d’une jeune fille, Allyn, qui a subi dans son enfance des sévices qui ont dénaturé sa personne ». Une pure fiction ? « L’ouvrage de Diary Sow, toujours en bonne place dans les librairies de Dakar, n’a rien d’autobiographique, précise son éditeur. Elle a grandi dans une famille aimante et bien structurée. »

Diary est la deuxième d’une famille de six enfants (trois garçons et trois filles). Sa mère, Bineta, est femme au foyer. Son père, lui, était pâtissier. Il est décédé en avril 2020 des suites d’une attaque cardiaque. « Son père était aussi son ami, souligne l’oncle de Dakar. Ils étaient très liés. Lorsque j’ai vu Diary, l’été dernier au Sénégal, elle semblait avoir trouvé la force de dépasser cette épreuve de la vie.

Elle avait en tout cas terminé sa première année de classe préparatoire à Louis-le-Grand sans difficulté particulière, avec même un certain brio, d’après ce que j’ai compris ».

Dans les prochaines semaines, devait paraître son deuxième roman intitulé « Les masques tombent… », conçu comme la suite du premier, toujours aux éditions L’Harmattan Sénégal. Le projet est suspendu pour le moment.

Ronan Folgoas 

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