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Le Libérien Laye Sekou Camara, accusé d’être un chef de guerre arrêté aux États-Unis

Un Libérien accusé d’avoir été un chef rebelle pendant la guerre civile meurtrière qui a déchiré son pays (1989-2003) a été arrêté aux États-Unis, soupçonné d’avoir caché son passé pour obtenir un titre de séjour, ont indiqué mardi 29 mars à l’AFP les autorités judiciaires de Pennsylvanie.

Laye Sekou Camara, «alias K1, alias «General Dragon Master», soupçonné d’avoir appartenu à la rébellion du Lurd, a été arrêté «samedi» à l’aéroport international JFK de New York, a indiqué dans un courriel à l’AFP une porte-parole du bureau du procureur du district Est de Pennsylvanie.

Arrivé aux États-Unis en 2011, Camara est accusé d’avoir déclaré qu’il n’avait jamais fait partie d’une organisation paramilitaire, d’un groupe rebelle ou d’une guérilla, en remplissant les formulaires pour obtenir un titre de séjour, ce qui lui a donné accès à une «carte verte».

Au contraire, «il s’agissait d’un membre haut placé du Lurd», le groupe rebelle des Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie, actif et sanglant durant la «seconde guerre civile du Liberia» (1999-2003), explique le rapport d’un agent de la Sécurité intérieure (DHS) spécialisé dans les crimes de guerre, sur lequel s’est appuyée la justice américaine.

D’après ce rapport, Laye Sekou Camara est reconnaissable sur des images d’archives et l’ancien ambassadeur américain au Liberia John Blaney ainsi qu’une ancienne attachée de défense ont confirmé avoir directement négocié avec lui pendant la guerre civile, en 2003.

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Aucune extradition n’est prévue et le suspect doit encore être présenté au tribunal de Philadelphie pour statuer sur son éventuelle détention provisoire.

Jusqu’à présent, aucun responsable n’a été poursuivi ni condamné au Liberia pour les crimes commis pendant la guerre civile, qui a fait 250.000 morts et a été marquée par de nombreux massacres. Quelques procès ont eu lieu ou sont en attente en Suisse, en Finlande ou en France, mais de nombreuses personnalités impliquées dans le conflit occupent toujours des postes économiques et politiques importants au Liberia.

«Nous nous sommes engagés à ce que les commandants de combat présumés qui mentent sur leurs activités pendant la guerre pour obtenir refuge aux États-Unis rendent des comptes», a assuré la procureure du district Est de Pennsylvanie Jennifer Arbittier Williams.

Dans une affaire similaire, un ancien chef de guerre, Mohammed Jabateh, surnommé «Jungle Jabbah», avait été condamné en 2018 à 30 ans de prison à Philadelphie pour avoir menti sur ses activités au sein de la rébellion ULIMO pour obtenir des papiers.

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