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Ibnou Sow : le videur au grand cœur qui se bat pour les enfants défavorisés

Ibnou Sow : le videur au grand cœur qui se bat pour les enfants défavorisés

Portrait inattendu d’un videur au grand cœur qui explose les clichés. Ibnou Sow a beau avoir des gros bras, cela ne l’empêche en rien de faire fonctionner sa tête. Ici, au profit d’enfants africains en panne d’éducation.

Il serait dommage de réduire Ibnou Sow à l’expression « gros bras ». Le physionomiste de l’Entrepôt, rue Solférino, explose tous les clichés sur sa profession. Oui, les videurs peuvent avoir du cœur et un cerveau. « Ils ne se résument pas à une caricature et savent se montrer sociables », lâche le principal intéressé, qui affiche un parcours plutôt atypique. « Je suis gestionnaire en informatique à la base mais, en 2006, je me suis retrouvé sans emploi et me suis reconverti dans la sécurité… J’ai débuté avec M. Franck Duquesne à la Fabrik Club, le 11 décembre 2008 à l’ouverture, et, depuis, je suis resté fidèle… »

Âgé de 43 ans, physionomiste et videur, l’enfant de Ronchin s’interroge depuis sur quelques raccourcis. « L’image que les gens ont de nous veut que nous ne soyons pas sociables. Notre profession est devenue, aujourd’hui, à haut risque. »Insultes, agressions en constituent « le lot quotidien ». « On fait face à des gens qui sont de plus en plus alcoolisés, sans parler de la drogue. Mais je pense que les grandes qualités d’un videur résident dans sa capacité à dialoguer, à tout mettre en œuvre pour éviter le conflit. Mais voilà, aujourd’hui, nous faisons face à des individus qui ne sont pas vraiment enclins à nous écouter. »

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Tendre l’oreille

Le portier de nuit a décidé de tendre l’oreille vers d’autres horizons. « J’ai créé une association en 2011 (Humanitaire Europe Aide Afrique, HE2A) pour venir en aide aux enfants d’Afrique, pour favoriser l’éducation des enfants en difficulté. »

L’investissement s’est révélé payant. « Elle accueille quelque 500 enfants, filles et garçons de 3 à 19 ans, en situation de précarité. Il existe aussi une autre catégorie d’enfants acceptés par l’association, ce sont les exclus de l’école publique, les enfants sans papiers (non reconnus ou pas inscrits à la naissance) ou, encore, les enfants qui ont intégré le système scolaire trop tardivement… Enfin, une dernière catégorie comprend les bambins qui vivent dans des conditions acceptables, mais dont les parents choisissent cette école pour des raisons pratiques. »

Une action loin du tumulte du monde de la nuit lilloise, mais qui n’empêche pas l’analyse. « Je pense que nous devrions travailler tous ensemble car, avec cette complicité, nous pourrions élaborer une bonne charte et établir un panorama de la vie nocturne lilloise et fixer, bien entendu, de nouvelles perspectives pour notre ville. Lille pourrait être le laboratoire de discussion pour faire évoluer notre profession. » En attendant que le vœu se réalise, il y a un camion à charger. « Gros bras » bienvenus.

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La Voix du Nord

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