La CGT souhaite maintenir un rapport de force avec le gouvernement alors que le texte sur la régularisation des travailleurs sans-papiers est désormais sur la sellette.
Une action coordonnée. Des centaines de travailleurs sans-papiers ont enclenché mardi matin un mouvement de grève coordonné dans plus de 30 entreprises en Île-de-France pour dénoncer leur «surexploitation» et réclamer leur régularisation, a-t-on appris auprès de la CGT, qui les accompagne.
Au total, environ 500 personnes, essentiellement originaires d’Afrique, occupaient mardi 33 entreprises du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution où ils sont employés, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis.
À quelques pas du Stade de France, 34 d’entre eux se sont introduits au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou ouvriers du bâtiment, notamment sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris.
Accompagnés par des militants syndicaux, ils ont déployé une banderole de la CGT et promis d’occuper les locaux jusqu’à leur «régularisation».
La majorité des grévistes travaillent sous le statut d’intérimaires pour des sous-traitants, «au bénéfice» de géants comme Véolia, Chronopost ou encore Carrefour, ce qui «permet de masquer la surexploitation» de ces sans-papiers, a dénoncé la CGT, qui soutient leur action. «Nous sommes en grève dans nos entreprises pour gagner notre régularisation et nos droits», assurent les intéressés dans ce texte.
Pouvoir bénéficier des mêmes droits que les autres
«On veut faire bouger les choses», a pour sa part expliqué Mamadou Kébé, qui a obtenu sa régularisation après un an de grève entre octobre 2008 et 2009. «Ces travailleurs doivent pouvoir jouir des droits pour lesquels ils cotisent et payent des impôts», a jugé celui qui pilote désormais le collectif immigration de la CGT 93.
La @CGT_SGLCE mobilisée aux côtés des 600 travailleurs sans papiers en grève depuis ce matin en Ile-de-France. Liste des piquets pic.twitter.com/7xB8wjyPge
— Syndicat du Livre CGT (@CGT_SGLCE) October 17, 2023
Entre 7000 et 10000 travailleurs sont régularisés chaque année. Insuffisant, pour la CGT, qui estime cette main-d’œuvre à plusieurs centaines de milliers de personnes.
En Île-de-France, les immigrés représentent «40 à 62% des travailleurs des branches de l’aide à domicile, du BTP, de l’hôtellerie-restauration, du nettoyage, de la sécurité et de l’agro-alimentaire», insiste le syndicat dans son communiqué.