Le gouvernement espagnol a lancé un plan d’urgence visant à créer 7000 places d’hébergement temporaires aux Canaries, en plus de loger des migrants dans des hôtels et complexes touristiques restés vides en raison de la pandémie.
Ce bilan est très lourd et correspond à plus du double des victimes recensées l’an passé. Selon une étude de l’ONG « Caminando Fronteras », qui surveille les flux migratoires, 2170 migrants sont morts en tentant la traversée maritime vers l’Espagne contre seulement 893 en 2019.
La plupart d’entre eux, 85 % des décès, soit 1851, se sont produits au cours de 45 naufrages en route vers les Canaries, indique l’étude. Les arrivées de migrants dans cet archipel ont augmenté cette année à cause des contrôles renforcés en Méditerranée, autre itinéraire permettant d’atteindre l’Espagne.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, du 1er janvier au 30 novembre 2020, 19 566 migrants ont atteint l’archipel, contre 1993 en 2019. Pour le seul mois de novembre, ce sont selon le ministère plus de 8000 migrants qui ont débarqué aux Canaries, archipel espagnol au large des côtes nord-ouest de l’Afrique.
Un plan d’urgence lancé
Le gouvernement espagnol a lancé un plan d’urgence visant à créer 7000 places d’hébergement temporaires aux Canaries grâce à 84 millions d’euros de fonds européens, en plus de loger des migrants dans des hôtels et complexes touristiques restés vides en raison de la pandémie de Covid-19.
Ciudadanos y ciudadanas de 15 países han perdido la vida tratando de alcanzar las costas españolas. Una tragedia de dimensiones internacionales. #DerechoAlaVida2020 pic.twitter.com/O3WONqsGWN
— Caminando Fronteras (@walkingborders) December 29, 2020
Ce triste bilan intervient alors que le navire de secours aux migrants Ocean Viking a annoncé son intention de repartir en Méditerranée d’ici mi-janvier, après une année noire en 2020. L’ONG SOS Méditerranée ne cache pas son inquiétude dans un contexte sanitaire et politique « extrêmement délicat ».
« On repart en mer très déterminés mais en sachant pertinemment que le contexte sanitaire et politique est extrêmement délicat », a expliqué Sophie Beau, directrice de SOS Méditerranée en France, à bord du navire, accosté dans le port de Marseille depuis dimanche, après cinq mois de blocage en Italie.
Il n’y a toujours pas d’accord entre les pays européens sur la répartition des personnes débarquées « donc on sait que potentiellement nous allons devoir patienter en mer avant de se voir attribuer un port sûr » pour débarquer les personnes secourues sans doute en Italie ou à Malte, a-t-elle poursuivi au cours d’une conférence de presse.