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Deux Sénégalais, trafiquants notoires de crack à Paris, placés en détention provisoire

Les deux dealers, qui viennent d’être arrêtés dans la même affaire, œuvrent dans le nord-est de la capitale. Avec deux façons de travailler radicalement différentes.

L’un a reconnu qu’il faisait chaque jour plus d’une centaine de clients sur le point de deal de Rosa-Parks à Paris (XIXe). L’autre, plus prudent, ne travaillait qu’avec une poignée de « crackeux » mais selon un mode de fonctionnement original. Ne se déplaçant qu’en tramway, il ne calait ses rendez-vous qu’aux arrêts du T3.

Ces deux hommes, figures du trafic de crack dans la capitale, viennent d’être placés en détention provisoire au terme d’une enquête menée conjointement par la sûreté régionale des transports et le deuxième district de police judiciaire.

Une méthode originale
Il y a quelques mois, les policiers apprennent qu’un certain Papis, un Sénégalais de 36 ans, vend du crack selon une méthode insolite. Chaque matin à 10 heures, il monte dans le tramway T3b. C’est son quartier général roulant.

Jusqu’à 13 heures, il passe son temps au téléphone à fixer des rendez-vous à ses clients. « Déjà, il est rare que des dealers travaillent au téléphone pour vendre cette drogue, contextualise un spécialiste. Tout simplement, parce que si les crackeux ont un portable, en général, ils le vendent rapidement. » Mais là non. Ceux- là n’ont pas encore complètement sombré.

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Quand Papis accepte la transaction, il donne rendez- vous à ses clients — une petite vingtaine au total — aux différents arrêts du T3b, principalement entre Porte-de-Clignancourt et Porte-de-Clichy. Dès que c’est fini, il monte dans un autre tramway.

« L’avantage pour lui, c’est qu’il est particulièrement difficile de surveiller quelqu’un qui ne se déplace que de cette façon- là, explique une source proche de l’affaire. Il évitait ainsi les gros points de deal très connus dans la capitale. » En clair, pas beaucoup de clients, mais moins de chances de se faire arrêter par la police. Important pour quelqu’un déjà tombé à deux reprises pour des histoires de crack.

Malgré tout, les enquêteurs parviennent à « l’accrocher ». Ils le « logent » dans un appartement de Stains (Seine- Saint-Denis) où il vivait avec son frère qui, lui, vend un peu à droite et à gauche mais principalement à d’autres modous, ces dealers de crack sénégalais. C’est en surveillant cette fratrie que les policiers remontent jusqu’à un troisième homme, Medou, 25 ans, bien connu dans le milieu du crack. C’est le fameux dealer qui vendait principalement dans le quartier de Rosa-Parks.

Il fait vendre son produit à des toxicomanes
« On travaille sur lui depuis longtemps, confie un enquêteur. Il utilise une méthode qu’on retrouve de plus en plus souvent. Il fait vendre son produit à des clients. Pour résumer, il donne à un toxicomane une trentaine de galet- tes de crack. Il lui dit : T’en gardes deux ou trois pour toi et tu me vends le reste. » Il reste tout de même sur le terrain pour superviser les opérations. Une technique qui semble faire ses preuves. Les toxicomanes ne volent pas le produit aussi souvent qu’on pourrait le croire, et surtout, en cas de contrôle, ils dénoncent rarement leur dealer.

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D’après nos informations, les policiers sont parvenus à réunir suffisamment d’éléments matériels pour confondre les trois hommes. Ces derniers devaient être jugés ce vendredi en comparution immédiate. Leur affaire a finalement été renvoyée. En attendant le procès, les prévenus ont été placés en détention provisoire.

Denis Courtine avec Le Parisien

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