À Vannes, un différend pour une dette aurait conduit un homme à menacer de mort et violenter une femme et son fils de 18 ans. Il risque de rester en prison, où il purge une peine, car a été requise une condamnation à un an de détention, ce lundi 12 septembre devant le tribunal.
Assise au premier rang de la salle d’audience en qualité de victime, une Vannetaise, d’origine sénégalaise et à la frêle silhouette, fixe droit dans les yeux celui qui, debout, est encadré par deux policiers.
Purgeant actuellement une peine de prison et devant comparaître également vendredi 16 septembre pour répondre d’un trafic de stupéfiants, ce gaillard à la haute taille, demeurant à Vannes et lui aussi né au Sénégal voici 31 ans, se sent contraint de baisser les yeux face à l’insistance si forte du regard de cette femme. Car il est poursuivi ce jour pour avoir à deux reprises, en l’espace de deux semaines en octobre 2021, proféré des menaces de mort, tout en ayant commis des violences, à l’encontre de cette femme et de son fils âgé de 18 ans.
Messages et témoin
D’abord au square de la Bourdonnaye, le 5 octobre, puis aux abords de la gare SNCF, le 21 octobre, la femme soutient avoir reçu des menaces de mort et avoir été plaquée contre un mur. « Il m’a agressée physiquement deux fois, en me tenant à la gorge. Il était menaçant en me disant « Je te tue si je vous revois, toi et tes enfants, à la Bourdonnaye. À cause de toi, j’ai perdu de l’argent ». Mais je ne dois rien à cet homme car je lui ai remboursé la somme qu’il m’avait prêtée ». Des faits que confirme le fils qui demande à la barre pour cet homme « une interdiction de contacts avec toute notre famille ».
Selon le procureur, « pour les premiers faits, il y a les déclarations des deux enfants et des messages du prévenu qui confirment les menaces. Pour les seconds faits, il y a eu un témoin qui a assisté à la scène. La personnalité du prévenu interroge car il a déjà été condamné pour des menaces de mort ». Et de demander six mois de prison ferme et la révocation d’un sursis de quatre mois.
« Elle fait son cinéma »
Le prévenu se défend : « Nous avions des relations amicales entre elle et moi en raison de nos origines sénégalaises communes. Par solidarité, je lui avais prêté de l’argent, avec un chèque de 1 300 €, qu’elle ne m’a pas remboursé totalement. J’ai compris qu’elle avait utilisé cette somme pour acheter de la cocaïne. Oui je les ai rencontrés à deux reprises, mais il n’y a eu ni menaces de mort ni violences physiques. Il y a eu des insultes car j’étais en colère pour ce non-remboursement. Vu notre différence de gabarit, si je l’avais violentée ces deux fois, elle aurait eu des traces. J’ai la tête de l’emploi en mesurant 2 m et pesant 100 kg, mais en réalité elle n’a pas peur de moi, en m’ayant empoigné et en ayant jeté sur moi une tasse de café chaud. Devant le tribunal, elle fait son cinéma, mais elle est connue de la police ».
Son avocat plaide la relaxe, en enfonçant le clou : « Cette femme joue aujourd’hui la victime fragilisée mais c’est elle qui a commencé en l’insultant dans ses messages ».
Le tribunal a décidé qu’il rendra son jugement lundi 26 septembre.
Dakarecho Avec Le Telegramme