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Amnesty Sénégal réclame justice pour les 14 personnes tuées au mois de mars 2021

Amnesty Sénégal réclame justice pour les 14 personnes tuées au mois de mars 2021

La situation des droits de l’homme au Sénégal n’a pas été reluisante selon le rapport 2021- 2022 d’Amnesty International. Des arrestations arbitraires et des manifestants tués ont marqué l’année 2021 selon Seydi Gassama qui présentait hier le Rapport 2021-2022 de son organisation.

Amnesty International Sénégal tout en dénonçant « un usage inapproprié des armes létales par la police ou la gendarmerie » causant la mort de 14 personnes au mois de mars 2021 exige la justice pour la famille de ces dernières. Il a aussi manifesté son opposition à la criminalisation de l’homosexualité.

Dans son rapport rendu public de 512 pages ce mardi 29 mars 2022, Amnesty International a fait le point sur la situation des droits de l’homme au Sénégal. Le mouvement a, notamment, fait le tour des arrestations « arbitraires » enregistrées au cours de l’année.

Devant la presse, le directeur exécutif d’Amnesty International Seydi Gassama rappelé celle de Boubacar Seye, président de l’ONG Horizon sans Frontières, après sa sortie médiatique sur la gestion du gouvernement sénégalais des fonds fournis par l’Union Européenne.

Il a été évoqué aussi les arrestations de plusieurs personnalités de l’opposition dont Birame Souleye Diop, Abass Fall et 17 militantes du Pastef après leurs déclarations à l’endroit du gouvernement dans l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko.

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Enfin, l’organisation a souligné toujours dans la partie «arrestation arbitraire» celle du chef de ce mouvement, Ousmane Sonko, dans le cadre de cette affaire judiciaire et aussi de Guy Marius arrêté parce qu’il a dénoncé des actes de torture. Des faits que des avocats ont dénoncé.

Manifestants tués, recours excessif à la force
La répression policière des événements de mars 2021 est largement évoquée dans le rapport annuel d’Amnesty International de 2021. Selon lui, les forces de l’ordre ont usé de façon létale les armes contre les manifestants.

Face à la presse, Amnesty International sans langue de bois, révèle dans le rapport que « 14 personnes sont décédées du fait d’un usage inapproprié des armes létales par la police ou la gendarmerie. Elles ont utilisé la force de façon excessive parfois étant accompagnées par des hommes en civil », fustige Seydi Gassama.

Il estime que l’État « a été irresponsable » laissant les forces de l’ordre opérer dans ces conditions pour le maintien de l’ordre. « En mars, les forces de sécurité ont tué 14 personnes dont trois enfants, quand elles ont tiré à balles réelles pour disperser des manifestations nationales à Dakar, Bignona, Kaolack et Diaobé.

Ces manifestations faisaient suite à l’arrestation et l’incarcération d’Ousmane Sonko et avaient dans certains cas, dégénéré en violences. Au moins, 400 personnes ont été blessées », évoque le rapport.

La note révèle par ailleurs que lors des manifestations à Dakar, des individus armés « ont prêté main-forte à la police et attaqué des protestataires dans plusieurs quartiers de la ville ».

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Face à ces agissements, les autorités sénégalaises avaient annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces violences commises lors des manifestations. Une annonce corroborée par le chef de l’Etat Macky Sall en décembre qui affirmait qu’une information judiciaire était en cours.

Pour Amnesty International, aucune avancée concrète n’a été faite jusqu’à présent dans ce dossier : « à ce jour, et selon les avocats constitués, aucun acte d’instruction n’a été posé pour les cas de décès et de blessures graves ayant fait l’objet de plainte à Dakar, Sédhiou et Kolda notamment. »

Contre la criminalisation de l’homosexualité
Lors de cette conférence de presse, Seydi Gassama, directeur exécutif de la section d’Amnesty International (AI) Sénégal, a évoqué la situation des personnes LGBTI en signalant des cas d’agression.

« Des personnes LGBTI, ou présumés LGBTI, ont été attaquées physiquement et publiquement à Dakar et à Ziguinchor au cours de l’année, et un grand nombre de ces attaques ont été filmées par les agresseurs.

En mai, plusieurs groupes conservateurs ont organisé une grande manifestation à Dakar pour réclamer la criminalisation de l’homosexualité dans le Code pénal sénégalais.

Amnesty International s’oppose à cette initiative, totalement injustifiée, les actes contre-nature étant déjà très sévèrement punis par le code pénal sénégalais (article 319 cp) », lit-on dans le rapport

El Hadj SOW

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