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Un collectif antiraciste réclame justice après la mort de l’étudiant Sanda Dia à l’issue d’un bizutage

Un collectif antiraciste a organisé vendredi 4 septembre au soir à Louvain, en Belgique, une manifestation silencieuse en mémoire d’un étudiant belge né de père africain mort en 2018 à la suite d’un bizutage, une affaire qui suscite une vive émotion en Flandre. Ce «sit-in», sur une place de la ville où Sanda Dia, 20 ans, suivait des études d’ingénieur, a rassemblé entre 100 et 200 personnes, selon des images de l’agence de presse Belga.

Il visait à «réclamer justice pour Sanda» et à «soutenir ses parents et amis», a expliqué Anis Agris, un des animateurs du collectif organisateur, Belgian Youth Against Racism (BYAR). Ce drame de décembre 2018 est revenu sur le devant de l’actualité cet été après la décision du parquet chapeautant l’enquête judiciaire de réclamer un procès pour une petite vingtaine d’étudiants soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la mort du jeune homme.

La manifestation avait été programmée le jour où la chambre du conseil de Hasselt (nord) devait se prononcer sur cette demande de renvoi devant un tribunal correctionnel, une décision qui a finalement été différée. «Sanda a subi le racisme et l’humiliation de la part de (la fraternité étudiante) Reuzegom (…) Sanda est mort, ils lui ont tout pris, ils l’ont laissé crever», dénonce le collectif BYAR sur sa page Facebook.

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Une température corporelle à 27°
Les 4 et 5 décembre 2018, Sanda Dia avait dû subir avec deux autres étudiants une série d’épreuves humiliantes lors de ce «baptême» pour intégrer la fraternité Reuzegom, bien implantée dans la très réputée université catholique de Louvain (KU Leuven).

Le premier jour, l’étudiant anversois né de père mauritanien avait dû ingurgiter une grande quantité d’alcool sans pouvoir ensuite s’hydrater pour faire baisser le taux d’alcoolémie. Du scotch avait été collé sur tous les robinets de son appartement. Le second jour, dans un chalet isolé de la région anversoise, il avait notamment dû avaler une préparation salée à base d’huile de poisson, puis séjourner dehors dans le froid dans un trou rempli d’eau glacée.

L’étudiant de 20 ans est décédé le 7 décembre 2018 à l’hôpital d’Anvers, des suites d’«un œdème cérébral», a dit à l’AFP une source proche du dossier. Selon des médias flamands, sa température corporelle était tombée à 27 degrés après le rituel du «puits» d’eau glacée, et il s’est écoulé plusieurs heures avant qu’il ne soit emmené à l’hôpital. Ce drame constitue «l’une des pages les plus noires dans l’histoire de notre université», a déploré début août le recteur de la KU Leuven, Luc Sels.

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Vendredi soir l’université a annoncé que ses étudiants impliqués dans le dossier seraient interdits d’accès au campus durant le premier semestre. «Ils ne pourront que participer aux enseignements à distance n’impliquant aucun contact avec d’autres élèves», a précisé la KU Leuven dans un communiqué.

Au cœur de l’été, le parquet du Limbourg a signé un réquisitoire dans lequel il réclame le renvoi en procès de 18 membres de Reuzegom, soupçonnés selon les cas de «traitements dégradants», «administration de substance nocive ayant entraîné la mort», «négligence coupable» voire «homicide involontaire». Plusieurs universités néerlandophones comptant des membres du cercle Reuzegom ont exprimé leur intention de se porter partie civile dans la procédure.

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