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5 ans après les faits, la famille de Babacar Guèye tué par la police à Rennes, réclame toujours justice

Babacar Gueye, 27 ans, a été tué en 2015 lors d’une intervention policière dans le quartier de Maurepas, touché par cinq tirs.
L’instruction est toujours en cours dans cette affaire qui avait d’abord été classée sans suite.

Un rassemblement en son hommage à Babacar Gueye et aux victimes des violences policières aura lieu samedi après-midi esplanade de Gaulle à Rennes.

Elle a défilé mardi à Paris aux côtés d’Assa Traoré pour dénoncer les violences policières. Samedi après-midi, c’est sur l’esplanade de Gaulle à Rennes qu’Awa Gueye viendra réclamer « justice et vérité » pour son frère Babacar, tué lors d’une intervention policière dans le quartier de Maurepas. Les faits remontent à près de cinq ans. Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, ce Sénégalais de 27 ans était mort dans la cage d’escalier d’un immeuble, touché par cinq balles tirées par un policier de la brigade anticriminalité.

Les forces de l’ordre étaient intervenues ce soir-là alors que le jeune homme, qui se trouvait dans un état psychologique altéré, se mutilait avec un couteau de cuisine. L’un des agents avait alors sorti son arme de service et tiré à cinq reprises sur Babacar Gueye qui était décédé sur place malgré l’intervention des secours. Une première enquête en 2016 avait conclu à la thèse de la légitime défense et le dossier avait été classé sans suite par le parquet. Une version à laquelle la famille de la victime n’a jamais cru.

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La reconstitution des faits toujours attendue
Depuis, les proches de Babacar, qui se sont constitués partie civile, se battent pour faire reconnaître la responsabilité du policier auteur des tirs mortels. Ouverte en 2017, une information judiciaire est toujours en cours. Mais elle a connu de gros couacs avec la destruction « par erreur » en 2018 de scellés, dont celui contenant l’arme. Un rapport d’expertise avait également conclu qu’aucune des cinq balles n’avait été tirée de face, mettant ainsi à mal la thèse de la légitime défense selon la famille.

Cette dernière réclame surtout une reconstitution des faits en présence de tous les protagonistes, dont les huit policiers présents ce soir-là ainsi que les pompiers et le Samu. « On nous avait parlé d’une reconstitution en fin d’année dernière, indique Tariq, porte-parole du collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye. Mais il y a eu un changement de juge d’instruction cet hiver et depuis on attend toujours ».

Le policier placé sous statut de témoin assisté
Le policier incriminé a quant à lui été placé sous statut de témoin assisté. « Il a toujours affirmé avoir agi en état de légitime défense mais il reste toujours marqué par le fait d’avoir fait une victime », assure son avocat, Maître Frédéric Birrien, précisant que son client attend également la reconstitution des faits « pour que la page judiciaire se tourne ».

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Dakarecho avec Jérôme Gicquel

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