Même s’il n’a pas encore l’âge de la majorité, le Sénégalais Abdoul Dia (17 ans) a déjà le sens mais aussi le poids des responsabilités. L’ado à la coupe de cheveux en crête iroquoise est arrivé dans l’Hexagone en 2010 en provenance de Dakar.
« Je n’ai pas le droit à l’erreur, ma famille compte sur moi. Mes parents pensaient que j’avais plus de chances de réussir en France qu’au Sénégal. Donc ils m’ont envoyé chez mon oncle et ma tante qui habitent Chelles. »
Doué balle au pied, Abdoul joue à Gagny puis signe à Montfermeil la saison suivante. Le jeune homme privilégie le club de la Seine-Saint-Denis en raison de « la bonne réputation et du nombre de jeunes recrutés par les structures pros ».
Bien lui en a pris, puisque Orléans l’engage un an après. Mais ce fan de André Ayew passe la saison en moins de 17 ans nationaux à… l’infirmerie, souffrant de pubalgie. Non prolongé par le club, Abdoul est revenu à la case départ cet été. La frustration fait vite place à l’esprit revanchard.
« La déception était énorme, mais je me dis que c’était sans doute un mal pour un bien. Je vais persévérer, redoubler mes efforts avec l’espoir de rebondir ailleurs. »
Embrasser une carrière pro reste son objectif, même s’il n’en oublie pas pour autant les études en préparant un bac pro commerce.
« Via Internet, je communique tous les jours avec mes parents. Ils me rabâchent sans cesse de travailler dur à l’école, de ne pas faire de conneries… Tous les parents sont comme ça. Moi, je n’ai pas besoin de ça. Je sais pourquoi je suis là et ce que je veux faire. »
Son autre objectif est d’obtenir prochainement la nationalité française.
« La France est un magnifique pays où on peut réussir, mais seulement si on s’en donne les moyens. »
