Sur Afrimarket, on trouve de tout : des moutons et des smartphones. La start-up cofondée par Rania Belkahia veut vendre à la diaspora installée en Europe comme à la classe moyenne africaine. Ça en fait saliver plus d’un.
Il y a un an, Rania Belkahia a décidé de courir pour la première fois. Tous les jours, elle chausse ses baskets, « déterminée ». Six mois plus tard, elle courait un marathon : « Ça résume bien ce que je suis. »
La jeune femme de 27 ans, née à Casablanca, est une fonceuse. Elle a du flair, aussi. Elle a lancé Afrimarket avec deux autres camarades issus des plus grandes écoles (HEC, ESCP, Polytechnique, Télécom Paris Tech) :
« On s’est rendu compte qu’au niveau du commerce en ligne, il y avait tout à faire sur le continent africain. »
Cette petite plateforme de e-commerce, pour le moment présente en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Togo, au Cameroun et au Sénégal, veut jouer sur deux tableaux :
- Concurrencer Western Union, comme d’autres start-up s’y essayent aujourd’hui. Mais en proposant à la diaspora africaine d’acheter directement des produits à leur famille plutôt que de leur envoyer de l’argent, en jouant sur « la confiance » et des taux plus intéressants.
- Devenir une sorte d’Amazon local, destiné cette fois aux familles de classes moyenne et supérieure africaines, qui galèrent par exemple à acheter le dernier smartphone. Et qui se le feront livrer en moins de cinq jours, promet Afrimarket, grâce à une flotte propre.
« On change les habitudes »
Ce double modèle économique fait craquer les investisseurs. Orange est devenu l’an passé un des principaux actionnaires. Xavier Niel, PDG de Free, a lui aussi mis la main à la poche. Comme Jacques-Antoine Granjon, PDG de ventes-privees.com. En tout, la start-up a levé trois millions d’euros et une nouvelle levée de fonds est en cours actuellement.
A terme, l’ambition d’Afrimarket est de s’étendre sur le continent entier. Mais tout est compliqué. Rania Belkahia explique :
« On change les habitudes, beaucoup de familles ne sont pas familiarisées avec le numérique donc ça prend du temps. »
Dans ce Derrière le pitch, on lui a demandé pourquoi et comment entreprendre dans le numérique sur ce continent qui n’est connecté que par intermittence. Et ça fait voyager.
Source : Rue89