Le 3 février 2015, place Masséna, Moussa Coulibaly avait attaqué au couteau trois militaires de l’opération Sentinelle. Il est renvoyé devant la cour d’assises spéciale de Paris. Une première.
Ce fut une première à plus d’un titre. Le premier attentat djihadiste commis à Nice, bien avant la tuerie de masse du 14 juillet 2016. Le premier visant les militaires de l’opération Sentinelle. Le premier de l’ère moderne, aussi, dont le protagoniste fut capturé. Dès lors, ce sera aussi une première judiciaire.
Moussa Coulibaly répondra de ses crimes devant la cour d’assises spéciale de Paris. Le 3 février 2015, il avait attaqué au couteau trois militaires du 54e régiment d’artillerie d’Hyères en plein centre de Nice, avenue Jean-Médecin, sous les arcades de la place Masséna. Deux militaires furent blessés. Mais sa volonté était sans nul doute de tuer.
Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les deux juges d’instruction en charge du dossier, quatre ans après l’attaque. Le 4 janvier dernier (l’information a été révélée par Europe 1 ce mardi), ils ont rendu une ordonnance de renvoi devant la cour d’assises spécialement constituée. Comme pour les procès Merah ou de la cellule Cannes-Torcy, Moussa Coulibaly sera donc jugé par des juges professionnels. Ce procès-là pourrait durer au moins une semaine, et se tenir d’ici à la fin 2019 – au plus tard en 2020.
Moussa Coulibaly sera jugé pour « tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ». Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
À 35 ans, ce natif de Mantes-la-Jolie (Yvelines), d’origine sénégalaise, devra s’expliquer sur sa radicalisation, sur la haine des militaires qu’il a exprimée, et sur ce geste qu’il a fini, malgré tout, par regretter.