Le projet de création d’une Banque de la Diaspora, porté par Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye, représente une initiative ambitieuse qui vise à offrir un levier financier stratégique à la diaspora sénégalaise.
En effet, cette banque, conçue pour être un pont économique entre les Sénégalais de l’extérieur et leur pays d’origine, s’inscrit dans une volonté de mieux valoriser les apports financiers de la diaspora et de leur permettre de contribuer plus efficacement au développement économique du Sénégal.
La Banque de la Diaspora a pour mission première de faciliter l’inclusion financière de la diaspora sénégalaise, notamment en offrant des services bancaires adaptés aux besoins spécifiques des expatriés. Cette institution bancaire entend fournir des solutions pour le transfert de fonds à moindre coût, le financement des projets d’investissement, et la gestion des épargnes de la diaspora. À travers cette structure, Ousmane Sonko et le président Faye espèrent attirer des investissements plus massifs vers des secteurs clés comme l’immobilier, l’agriculture, et les petites et moyennes entreprises (PME).
La diaspora sénégalaise, souvent vue comme une source majeure de devises pour le pays, envoie chaque année plusieurs milliards de francs CFA à leurs familles et dans des projets divers. Par exemple pour l’année 2022, la diaspora sénégalaise a envoyé 1700 milliards de F CFA (en progression de 4,8% par rapport à l’année 2021). Ces envois de fonds représentent tout de même 9,8% du Produit Intérieur Brut en 2022.
L’absence de mécanismes formalisés pour canaliser ces fonds a toujours été le point bloquant quant à sa mise en place. La création de cette banque viserait à remédier à cette situation en permettant à la diaspora de s’impliquer directement dans des projets de développement structurés et à fort impact, tout en bénéficiant de conditions plus favorables pour leurs investissements.
La Banque de la Diaspora fonctionnerait sous un modèle coopératif, dans lequel les membres de la diaspora seraient à la fois des clients et des actionnaires. En outre, des partenariats seraient envisagés avec des banques internationales pour garantir la fiabilité des transactions et pour étendre le réseau de la banque à l’échelle de la diaspora sénégalaise, notamment dans les pays à forte population immigrée sénégalaise.
Des agences devraient être établies dans les principales destinations des Sénégalais à l’étranger, notamment en Europe, aux États-Unis, et en Afrique.
A signaler que cette proposition faisait partie du PROJET et avait reçu un écho favorable de nombreux Sénégalais de la diaspora qui y voient une opportunité de renforcer leurs liens avec leur pays et d’y contribuer activement.
Toutefois, certaines voix critiques s’interrogent sur la viabilité d’une telle banque, notamment en ce qui concerne la capacité de l’État à assurer sa gestion de manière transparente et efficace, ainsi que sur les défis réglementaires que la création d’une telle institution pourrait poser.
