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Un tirailleur sénégalais identifié cent ans après à La Couarde-sur-Mer

Michel Pelletier, président de la section locale de l’UNC, a mené les recherches pendant plusieurs mois pour identifier l’un des deux tirailleurs sénégalais enterrés à La Couarde et dont on ignorait l’identité depuis la fin de la Première Guerre mondiale.

Le mystère a été résolu le 17 décembre dernier. Michel Pelletier, fin connaisseur de l’histoire locale, s’était penché dès le mois de juillet, au cours des recherches qu’il menait dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale, sur une mission originale : identifier l’un des deux tirailleurs sénégalais enterrés dans le cimetière de La Couarde-sur-Mer.

Le premier se nommait Noga -Illibouda. Il portait sur lui sa plaque d’identification lorsque son cadavre a été découvert sur une plage de La Couarde-sur-Mer. C’était le 26 juin 1917. Un procès–verbal émis par la Marine nationale en atteste. Ce jour-là, deux corps ont été retrouvés (1). Noga -Illibouda donc, et un second, inconnu. Celui-ci portrait l’uniforme complet du tirailleur sénégalais et une plaque portant un numéro.

“Un petit miracle”
Michel Pelletier en est convaincu, ce numéro, 71 920, est son matricule. “J’en ai parlé avec Éric Le Gars, l’un de mes amis, membre de l’Association d’information arsaise, qui a beaucoup travaillé sur la Première Guerre mondiale. Nous avons envoyé un courrier au service historique de la Défense à Vincennes. Le 7 novembre, nous recevions une réponse négative. Ils n’avaient aucune information à nous communiquer sur le sujet”, regrette Michel Pelletier.

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Peu de temps après, le Couardais, pugnace, se rapproche de Marianne Péchereau, une généalogiste, qui se trouve être une de ses parentes éloignées. “Elle m’a soufflé l’idée de consulter la liste des naufragés du Sequana, un paquebot torpillé le 8 juin 1917 au large de l’île d’Yeu par les Allemands (lire en encadré).”

Michel Pelletier parvient à trouver la liste des victimes sur un site Internet. La liste est longue, très longue. Il prend le temps d’étudier les noms un à un. Jusqu’à tomber sur le matricule 71 920 du dénommé Dri Sakho, né en 1897 à Nioro (actuel Mali).

Aucun doute possible, c’est bien lui. “J’étais très ému de cette découverte. À quelques jours de Noël, c’était un petit miracle. Ces gamins, recrutés dans les colonies, avaient à peine vingt ans et se sont engagés pour défendre un pays qu’ils ne connaissaient même pas. Ils ont été sacrifiés. Nous avons le devoir de leur rendre hommage. Dri Sakho est inhumé depuis plus de cent ans dans le cimetière de La Couarde. Aujourd’hui, nous lui rendons son nom, son identité”, se réjouit Michel -Pelletier, toujours bouleversé par cette découverte.

Le souhait d’une cérémonie
Depuis, il a fait part du fruit de ses recherches au maire de La Couarde-sur-Mer, Patrick Rayton, et compte envoyer un courrier à l’ambassadeur du Mali en France. “J’aimerais qu’une cérémonie soit organisée à cette occasion à la date anniversaire du naufrage du Sequana, le 8 juin prochain, et qu’une plaque portant le nom de Dri Sakho soit posée sur sa tombe, à côté de celle de son camarade d’infortune.”  Julie Loizeau

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(1) Sur l’île de Ré, d’autres corps de tirailleurs sénégalais ont été retrouvés à Ars-en-Ré et au Bois-Plage-en-Ré. Autour, d’autres ont été découverts sur les côtes rochelaises, les îles d’Aix et d’Oléron.

Avec Phare de Ré

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