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Transferts d’argent à l’étranger : ces start-up qui s’attaquent au marché

Transferts d’argent à l’étranger : ces start-up qui s’attaquent au marché

De nouveaux acteurs en ligne se sont engouffrés dans le juteux business du transfert d’argent à l’étranger. Leur promesse ? Des services plus rapides et des prix cassés pour les clients.

Expatriés, immigrés, voyageurs, travailleurs transfrontaliers… dans le monde, ils envoient chaque année l’équivalent de 460 milliards d’euros (Md€) à l’étranger.

Autant de transactions qui génèrent des commissions de change et des frais. Un business en or, sur lequel régnaient en maître des grandes banques internationales comme HSBC et des acteurs spécialisés dans le transfert de fonds à l’étranger (Western Union, MoneyGram, etc.). Flairant le bon coup, des start-up financières s’attaquent à leur citadelle.

Qu’elles s’appellent TransferWise, Azimo, PayTop, elles appliquent, plus ou moins, la même recette pour capter une part de ce juteux marché : des transferts en ligne plus rapides et moins chers. Et poussent les acteurs historiques à proposer des tarifs plus agressifs, comme Western Union. « Nous sommes les acteurs les plus importants en ligne avec 340 M$ (NDLR : 272,8 MEUR) de chiffre d’affaires », assure même Grégory Laurent, son directeur en France.

Reste qu’au-delà d’une simple guerre des prix, ces nouvelles start-up lancent aussi la bataille des nouveaux services, en proposant des comptes en banque gérés en plusieurs devises. A l’image d’une petite nouvelle, Ditto.

Ditto, la banque des voyageurs
Et une de plus ! Après Orange Bank en novembre, une autre banque française va débarquer le 15 février. Appelée Ditto, elle sera disponible sur smartphone et tablette, sans agence. « Nous souhaitons avoir plusieurs dizaines de milliers de clients français d’ici à la fin de l’année », lance Sylvain Pignet, le patron de cette société installée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) où travaillent depuis deux ans déjà une soixantaine de personnes.

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Pour y arriver, il a conçu « une banque pour les personnes qui vivent en multidevises ». En clair, les grands voyageurs, les salariés transfrontaliers, les expatriés…

Facturés 9,90 € par mois, les services Ditto se présentent sous la forme d’une application (sur Android ou iPhone) et d’une carte bancaire Gold MasterCard permettant de payer, sans frais, dans différentes monnaies. Le client détient par défaut un compte bancaire en euros. Il a ensuite la possibilité d’ouvrir, en un clic, autant de comptes en monnaies étrangères qu’il le souhaite.

Le client peut recevoir des devises par virement international, sans frais. Et les garder sur son compte, sans avoir besoin de les changer en euros. S’il souhaite, malgré tout, convertir ses devises, Ditto promet d’appliquer le « taux de change moyen du marché » majoré de 1 % au maximum.

Frais limités, offre plutôt abordable… Alors que 30 millions d’euros (M€) ont été investis par des actionnaires étrangers — dont le milliardaire indien Bavaguthu Shetty —, Ditto ne sera pas bénéficiaire avant plusieurs années. « Elle ne deviendra rentable que lorsque nous serons internationalisés », souligne son patron.

TransferWise casse les prix par rapport aux grandes banques
Un rayonnant sourire, une lourde tignasse blonde et une chemise à carreaux verts et blancs… Ne vous fiez pas à son look de jeune premier des années 1950, Kristo Käärmann est un pur produit des nouvelles technologies. Cet Estonien de 37 ans est le fondateur de TransferWise.

Lancée en 2011, sa société, basée à Londres, est une « licorne ». Autrement dit, elle vaudrait plus de 1 Md$ (802,4 M€) ! Grâce à une promesse basique, efficace : transférer rapidement de l’argent dans une autre devise, à prix cassés. « Pour changer des euros en livres, les banques facturent 5 % de frais, nous sommes à 0,5 %… » explique Kristo Käärmann. Plus précisément, la facture se montera à 2 € en dessous de 400 €, et à 0,5 % au-delà.

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Une formule gagnante. « Nous avons 2 millions d’utilisateurs dans 67 pays, nous bougeons 1,5 Md€ par mois et cela continue d’augmenter », ajoute-t-il. Les Français auraient déjà échangé, au total, 2,7 Mds€ sur TransferWise. Pour comprendre comment Kristo Käärmann a eu l’idée de se lancer, il faut remonter dix ans en arrière. En 2007, il s’installe en Angleterre pour un nouveau job. Mais il doit convertir une partie de son salaire en euros pour honorer des traites sur le continent.

« Je me suis rendu compte que ma banque utilisait un taux de change complètement différent du taux officiel. J’y ai perdu beaucoup d’argent ! » Pour contourner ces énormes frais, il imagine un échange avec un ami, qui lui, avait le besoin inverse, à savoir transformer ses euros en livres sterling. Donc, sans commission, à un taux de change qu’ils trouvaient, par défaut, sur un célèbre moteur de recherche Internet. Depuis, le processus s’est industrialisé.

Reste une question cruciale : peut-on vraiment confier son argent à une société qui n’a même pas une adresse postale en France ? « Nous n’avons jamais perdu l’argent de personne », répond Kristo Käärmann. A son tour, TransferWise a lancé pour les PME et les indépendants un compte « sans frontières », où l’on peut gérer son argent en plusieurs devises.

Boris Cassel

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