L’accident sans gravité s’est produit à 9 heures, mercredi, près du lac du Bouchet. Domicilié dans le Sud de la péninsule ibérique, le conducteur a été trahi par son GPS, lequel lui a fait emprunter un itinéraire non déneigé.
Un automobiliste, de nationalité sénégalaise, a été accidenté, mercredi matin, sur la petite route non déneigée et traitée à la pouzzolane entre le croisement du lac du Bouchet et Le Bouchet-Saint-Nicolas, à Cayres. L’homme suit son GPS pour traverser la France.
Le chemin le plus court le conduit sur le plateau du Devès pour rejoindre la RN88, puis l’A75 en Lozère, par Saint-Haon et Grand-Rieu. Des coins où il ne fait pas bon traîner en cas de neige et de burle… « Beaucoup de personnes se coincent par ici », commente le garagiste du « Fangeas », Marc Bertrand, qui a effectué le dépannage.
De l’Alsace à l’Espagne
Les GPS emmènent régulièrement les conducteurs sur ses chemins de traverse. « Une année, nous avons retrouvé un véhicule recouvert de neige, empêtré dans une congère, en cherchant avec des bâtons ! Les occupants étaient à l’intérieur », rappelle le mécanicien.
Mercredi, les habitants du plateau ne sont pas allés jusque-là. Ils sont une dizaine à s’affairer autour d’Abdou, piégé par la neige.
L’homme fait le trajet entre l’Alsace, où il a acheté mardi son pick-up Mitsubishi équipé de quatre pneus… lisses et immatriculé dans le territoire de Belfort. Il rejoint le Sud de l’Espagne, où il réside.
Au premier virage sur la chaussée enneigée, la voiture part en vrille et percute le talus. Les gendarmes puis les pompiers interviennent. Le conducteur, déjà chanceux de ne pas s’être retrouvé là en pleine nuit, est indemne.
S’en suivent, à l’intérieur du garage Bertrand, des dizaines de minutes de palabres, à plusieurs voix et plusieurs mains, pour communiquer dans un français et un espagnol délicat. Les gendarmes et le dépanneur en plaisantent : « Si nous avions su ce qui nous attendait ce matin en nous levant… »
Abdou, lui, a toutes les peines du monde à joindre son assurance en Espagne. Finalement, avec l’aide du garagiste, il y arrivera via un service international. Le véhicule endommagé devrait être pris en charge jusqu’à l’Espagne.
Il ne reste plus qu’au malchanceux à rejoindre Le Puy-en-Velay en fin de matinée et d’attendre. « Je vais me débrouiller, j’appellerai un ami et je vais voir ce que je fais. J’arriverai bien à rentrer », esquisse en franco-espagnol Abdou, pas franchement perturbé par ce qu’il lui est arrivé à 1 200 m d’altitude.
Le Progrès
