La stèle, installée sur le parvis de la gare depuis mai 2018, a été érigée en mémoire des soldats africains tombés pendant les deux guerres mondiales.
Des fleurs piétinées, une stèle renversée : une enquête a été ouverte après la profanation d’un monument aux soldats africains jeudi soir à Sarcelles (Val-d’Oise), a-t-on appris lundi 18 novembre de source proche de l’enquête, confirmant une information du « Parisien ».
Selon les premières images de vidéosurveillance, il s’agit « visiblement d’un homme, seul et pas encore identifié », qui a « massacré le parterre de fleurs » et frappé la stèle jusqu’à ce qu’elle se renverse peu après 20 heures jeudi soir, soit trois jours après les cérémonies du 11-Novembre, indique cette source.
« Aucune inscription, aucun tag, rien n’a été laissé sur la stèle », a-t-elle ajouté.
Un acte non revendiqué
La stèle, installée sur le parvis de la gare depuis mai 2018, a été érigée en mémoire des soldats africains tombés pendant les deux guerres mondiales. Elle ne faisait l’objet d’« aucune polémique » et l’acte n’a pas été revendiqué, toujours selon cette source.
« Cette stèle est l’aboutissement d’un gros travail sur la mémoire, porté notamment par des associations locales dans une ville qui accueille une grosse communauté franco-africaine (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée, Centrafrique, Mauritanie…) », a expliqué Patrick Haddad, le maire de Sarcelles.
Scandalisé par le fait que cette stèle, si belle et si symbolique en mémoire des soldats africains qui ont combattu pour la France, ait été vandalisée. #Sarcelles pic.twitter.com/JJHQ06sIi9
— Patrick Haddad (@p_haddad95) November 15, 2019
Son installation « n’avait pas donné lieu à des débats houleux. C’est très attristant et très choquant de voir cette profanation sur une mémoire relativement fragile car encore récente », a-t-il poursuivi, même s’il ajoute qu’il n’y a pour l’instant « pas d’élément probant sur un geste politique ou anti-africain ».
La stèle, « fracturée en deux », n’est pas réparable selon le maire : « On partirait a priori sur une reconfection. »
L’exploitation d’autres images de vidéosurveillance est en cours. L’enquête, ouverte pour « dégradation de biens publics », a été confiée au commissariat de Sarcelles.
L’Obs avec AFP