Le président turc Recep Tayyip Erdogan a violemment condamné mercredi 23 décembre l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ordonnant la «libération immédiate» du leader kurde Selahattin Demirtas.
«C’est une décision entièrement politique. (…) Demander la libération de celui qui est responsable de la mort de 39 de nos concitoyens relève d’une politique de deux poids deux mesures, c’est de l’hypocrisie», a martelé Erdogan en référence aux violentes manifestations qui ont fait des dizaines de morts en 2014 dans le sud-est de la Turquie dont les autorités turques attribuent la responsabilité aux dirigeants du parti pro-kurde HDP.
La CEDH victime d’une «cyberattaque de grande ampleur» après l’arrêt condamnant la Turquie
«À ce stade, aucune perte de données» n’a été constatée, a précisé le service de presse de la Cour.
La cyberattaque, dont l’origine n’est pas encore été formellement identifiée et qui a duré plusieurs heures, a été constatée «à la suite du prononcé de l’arrêt» rendu public mardi à 15h00 (14h00 GMT) concernant notamment la détention depuis novembre 2016 dans les geôles turques du leader pro-kurde Selahattin Demirtas, a indiqué dans un communiqué la CEDH, dont le siège est à Strasbourg.
Cette «cyberattaque de grande ampleur (…) a rendu temporairement inaccessible» le site de la Cour, a indiqué la CEDH, qui «déplore vivement cet incident grave».
Selon le service de presse de la Cour, l’attaque a duré jusqu’à mercredi matin. Le site, qui était inaccessible depuis mardi après-midi, était de nouveau consultable en milieu de matinée.
«Nous considérons les suites que nous entendons réserver à cette affaire», a encore indiqué le service de presse de la Cour. C’est a priori la deuxième fois que la CEDH est victime d’une cyberattaque, «mais celle-ci est de grande ampleur», a précisé le service de presse.