L’Ordre des médecins et celui des infirmiers indiquent qu’ils vont saisir le ministre des Solidarités et de la Santé et la Cnil.
C’est avec «la plus grande fermeté» que le Conseil national de l’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers condamnent «la mise en ligne d’annuaires de professionnels de santé communautaires», écrivent-ils dans un communiqué publié le 11 août.
Cette initiative «va à l’encontre des principes fondamentaux de nos professions mais aussi de notre République», poursuivent-ils, ajoutant que «les professionnels de santé ont prêté serment de soigner avec le même dévouement et la même abnégation, quelles que soient les origines, la couleur de peau, la situation sociale ou les orientations religieuses, philosophiques ou sexuelles de leurs patients.»
Pour mettre fin à ces pratiques «contraires aux principes de la profession et du droit», l’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers «se réservent le droit d’engager toute action», et «saisiront également le Ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, et la CNIL à ce sujet.»
Les deux organismes ont été alertés à la suite d’une publication de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui dénonçait le 2 août la constitution de «listes de médecins noirs».
Sur son compte Twitter, l’association a partagé des captures d’écran de publications d’un compte nommé «Globule noir», se présentant comme un groupe de soignants de couleur. Compte qui n’existe plus désormais.
La folie identitaire conduit à cela : choisir son médecin en fonction de la couleur de son épiderme et publier des listes de médecins noirs. Nous demandons à @olivierveran de se saisir de cette question pour défendre l’honneur d’une profession et celle de la République ! pic.twitter.com/bQ9VgZGqg8
— Licra (@_LICRA_) August 2, 2020
Dans ces publications, «Globule noir» faisait notamment part d’une recherche d’une infirmière à domicile «racisée», et publiait une liste de gynécologues noires en Île-de-France. En réaction, la Licra demandait à Olivier Véran «de se saisir de cette question pour défendre l’honneur d’une profession et celle de la République.»