La Fondation Mo Ibrahim, qui décerne le prix du même nom pour le leadership africain, jugeant inacceptable le démantèlement des progrès démocratiques accomplis en Afrique, appelle le personnel politique du continent au respect des droits et de la dignité des citoyens, et à résoudre les différends « au travers d’un dialogue ouvert et constructif ».
« Les progrès démocratiques accomplis depuis le début du siècle sont démantelés dans trop de pays africains. C’est inacceptable’’, peut-on lire dans une déclaration du conseil d’administration de la Fondation Mo Ibrahim, du comité d’attribution du Prix du même nom et des lauréats du Prix sur les tensions électorales en Afrique.
« Nous appelons l’ensemble des parties prenantes à respecter les droits et la dignité de tous leurs concitoyens, et à résoudre leurs différends au travers d’un dialogue ouvert et constructif’’, ajoutent les auteurs de cette déclaration.
Ils constatent que le continent africain « traverse une période électorale particulièrement chargée. On dénombre déjà trop de manifestations pacifiques réprimées dans la violence, trop d’incarcérations d’opposants politiques’’, soulignent-ils.
« Au moment où le monde entier affronte la pandémie, certains dirigeants politiques estiment pouvoir agir en toute impunité et fouler aux pieds les droits de leurs concitoyens’’, déplorent-t-ils, avant de rappeler que les processus électoraux « doivent être clarifiés et agréés en amont des élections, et les désaccords tranchés par les tribunaux, et non dans la rue ».
Mo Ibrahim, un entrepreneur anglo-soudanais, a lancé le prix qui porte son nom en 2007 pour récompenser les dirigeants qui font preuve d’un grand leadership sur un continent où de nombreux présidents refusent de quitter le pouvoir et entravent le développement économique et social.
Le prix devait être décerné annuellement, mais à six occasions, aucun chef d’Etat n’a été jugé digne de le remporter.