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Domène (Isère) : La boulangerie de Mamadou Siby victime d’inscriptions racistes

Domène (Isère) : La boulangerie de Mamadou Siby victime d’inscriptions racistes

À l’intérieur de son commerce totalement saccagé, Mamadou Siby, un jeune boulanger de 29 ans installé à Domène (Isère), près de Grenoble, ne cache pas son écoeurement. « Lorsque je suis arrivé vers 4 heures du matin, le 22 février, j’ai découvert que tout était cassé. Ils ont brisé les vitres du présentoir à gâteaux, fait des trous dans les murs, éventré le plafond, dispersé une dizaine de sacs de farine, vidé des extincteurs dans les machines et le four, défoncé le compteur électrique, arraché les fils. Un carnage. »

Mamadou, d’origine sénégalaise, a découvert sur les murs plusieurs inscriptions racistes comme « bamboula » ou « dégage, sale Noir ». Une croix gammée avec le sigle FN a été retrouvée sur la vitre d’une armoire réfrigérée.

Au total, il y en a pour environ 50 000 € de dégâts. Qui s’en est pris ainsi à ce boulanger sans histoire ? L’enquête de gendarmerie en cours le dira peut-être.

Mamadou, lui, ne comprend pas : « Je suis issu des quartiers. Je travaille depuis l’âge de 15 ans. L’an dernier, j’ai voulu avoir ma petite boulangerie. J’ai donc acheté ce commerce et fait de gros travaux avant d’ouvrir. Depuis, je bosse comme un fou, de 4 heures à 17 heures tous les jours. Mais, visiblement, cela ne plaît pas à tout le monde. »

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Un appel aux dons est lancé

Depuis la découverte du saccage, Mamadou a dû fermer le Moulin de Domène. Le temps de réparer les dégâts. Mais, dans son malheur, il a aussi découvert ce que voulait dire le mot « solidarité » car des habitants de Domène ont voulu le soutenir dans cette épreuve.

Laëtitia Ferrarini, une étudiante de 21 ans, a lancé un appel aux dons sur le site Internet Leetchi. Un peu plus de 1 000 € ont déjà été recueillis. « J’ai été choqué de voir ce qui lui était arrivé. Je veux montrer que la solidarité est plus forte que la haine. Ce que vit Mamadou est injuste. Il faut se mobiliser pour l’aider à faire redémarrer son commerce. C’est un jeune qui veut travailler. On ne doit pas le laisser tomber », explique Laëtitia.

Mamadou Siby est touché par cet élan de solidarité : « Cela fait chaud au cœur. J’ai reçu beaucoup de messages de soutien. Cela prouve que tout le monde n’est pas raciste. Grâce aux dons et aux indemnisations des assurances, j’espère rouvrir le plus rapidement possible. Pour montrer à ceux qui ont saccagé ma boulangerie que je suis toujours là. »

 

 

Le Parisien

 

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