La police marocaine a annoncé samedi l’interpellation d’une vingtaine de migrants originaires d’Afrique subsaharienne et la saisie d’objets laissant penser qu’ils prévoyaient de s’introduire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules frontières de l’Union européenne sur le continent africain.
«La préfecture de police de Tanger a mis en échec samedi une tentative d’immigration illégale et interpellé 25 individus originaires de pays d’Afrique subsaharienne», a indiqué dans un communiqué la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Les 25 migrants avaient en leur possession «36 objets en fer de fabrication artisanale susceptibles d’être utilisés dans des opérations collectives d’immigration par escalade», a souligné la DGSN.
Dans un autre communiqué, la police marocaine a fait état de la saisie dans un magasin à Tanger de 138 objets en fer de fabrication artisanale, qui peuvent être utilisés pour des «opérations d’escalade».
Ces opérations surviennent au lendemain du lancement par le Maroc et l’Union européenne d’un «partenariat rénové» de lutte contre les réseaux de traite humaine après la tentative de passage en force de près de 2000 migrants dans la cité autonome espagnole de Melilla le 24 juin.
Le drame a fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, au moins 37, selon des ONG et provoqué l’indignation internationale.
Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et Ceuta et Melilla.
L’ONU comme l’Union africaine ont dénoncé «un usage excessif de la force» par le Maroc et l’Espagne et réclamé l’ouverture d’une enquête, des appels soutenus par l’Union européenne.
Deux enquêtes sont en cours en Espagne, tandis qu’au Maroc une «mission d’information» a été ouverte par le Conseil national des droits humains.
En outre, 65 migrants sont poursuivis par la justice, notamment pour «entrée illégale sur le sol marocain».