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À Lille, les membres de la Légion d’honneur sortent les talents des migrants de l’ombre

La Société des membres de la Légion d’honneur du Nord soutient les jeunes talents du Nord, qu’ils soient lycéens ou migrants. Exemple avec Chérif, 23 ans, couturier.

La labellisation Lille capitale mondiale du design 2020 donne des projets inattendus et inventifs au service de la jeunesse ! Dans le Nord, la Société des Membres de la Légion d’Honneur, la SLMH, a monté un projet sur trois ans, de 2018 à 2020, pour valoriser les talents des jeunes de lycées professionnels et des jeunes migrants.

Changer le regard

En 2018, c’est un concours qui a été organisé. Une cinquantaine de jeunes de lycées professionnels et quelques migrants ont participé. « Il s’agit de changer le regard sur l’enseignement professionnel, parfois encore considéré comme une voie secondaire alors qu’il y a de nombreux talents ! », explique Annie Favrie, de la SLMH.

En 2019, huit migrants ont préparé une exposition qui s’est tenue samedi 16 novembre 2019. « Les migrants qui arrivent en France ont du mal à s’insérer professionnellement, car leurs diplômes ne sont pas reconnus en France. Or il est très difficile de reprendre des études.

Des architectes dans leur pays sont vendeurs de légumes à Lille ! Parfois, même les associations qui les accompagnent ne savent pas que les personnes sont artistes, car l’étiquette migrant est plus forte.

C’est pourquoi la SMLH du Nord a décidé de sortir de l’ombre ces talents afin de leur donner une chance de réussir en France.

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Chérif, couturier

Parmi eux, Chérif, 23 ans, originaire de Guinée Conakry. Il est en France, à Lille, depuis bientôt un an. Il est demandeur d’asile. « Mon père était couturier dans mon pays, je l’aidais un peu. Arrivé en Europe, d’abord en Italie, j’ai commencé à coudre à la main une chemise avec une broderie du continent africain, pour ne pas rester à ne rien faire. On m’a dit que j’avais du talent ».

À Lille, il continue à coudre des habits et accessoires, même des chaussures, avec du tissu et du matériel récupérés.

Je dispose d’une machine à coudre à l’association Singa et Banta à Lille. Quand je suis dans la rue, je regarde partout pour recycler des choses. Une fois j’ai trouvé de la mousse, pour une doublure de parka.

Il a participé à un défilé de mode avec le Secours catholique à Calais en 2018. Ce qu’il espère aujourd’hui ? « Je ne peux pas vendre mes créations car je suis sans papier. Mais peut-être à force de me faire connaître je vais être remarqué par une marque, un styliste… Il faut rester dans l’espérance ». À partir de là, l’obtention de ses papiers pourrait être facilitée.

 

actu.fr

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