À La Turballe (Pays de la Loire), la communauté sénégalaise des pêcheurs est représentée par Mor Diouf, président depuis deux ans de l’association Mboolo (« union » en sénégalais).
Mor Diouf est l’un des premiers à être venu pour répondre à la carence en matelots. Si la vie est rude sur un navire pélagique, la nécessité de travailler, d’être respecté est d’autant plus importante lorsque l’on appartient à une minorité.
« Dans notre éducation, c’est le travail qui compte ; après, nous nous soutenons, nous ne sommes pas isolés : nous sommes quasi tous membres d’une même famille ou d’une même ville au Sénégal, c’est d’un grand secours.»
Petit rappel du contexte économique : avec la crise de l’anchois en 2005, un grand nombre de marins sont partis travailler à terre. La main-d’oeuvre de matelots diminuait alors sérieusement. Des Portugais sont alors arrivés pour répondre à la pénurie puis ce fut, à partir de 2008, des pêcheurs sénégalais.
Mor Diouf se souvient :
« Nous sommes arrivés à quatre en 2008. J’ai grandi à Bargny (67 000 habitants) situé à une trentaine de kilomètres de Dakar. Là-bas, je suis marié, papa d’un petit garçon de 10 ans. Je retourne les voir tous les 6 ou 8 mois. »
Mor est mécanicien à bord d’un chalutier. Sa philosophie de vie, sa sagesse africaine sont des soutiens à l’éloignement familial et à l’intégration de la vingtaine de pêcheurs sénégalais présents dans la commune.
« Nous n’oublions pas pourquoi nous sommes venus. On ne peut pas en vouloir si certains ont du mal à nous considérer. La communauté sénégalaise que je représente reconnaît les efforts de gens comme Anthony Le Huche et salue les gestes de soutien du groupement, de Jean Lecoq ou encore d’Agnès, la femme d’un armateur », témoigne le porte-parole.
La Semaine sénégalaise sera renouvelée
« La mairie nous a toujours apporté un appui. L’an dernier, il y a eu la Semaine sénégalaise qui a connu un énorme succès . Cette année nous devrions reproduire cet événement culturel. »
Source : Ouest-France
