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Un élu parisien part en guerre contre les défrisants

Un élu parisien part en guerre contre les défrisants

Accusés de contenir des substances dangereuses pour la santé, les défrisants sont sur le grill. Ian Brossat, élu du 18e arrondissement réclame une campagne de sensibilisation sur ces produits censés supprimer boucles et autres frisottis. Reportage dans les salons de coiffure afro parisiens.

Boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement, les salons de coiffure afro se suivent et se ressemblent. Perruques exposées en devanture, mains qui s’affairent sur des tresses derrière les vitrines. Les rabatteurs viennent alpaguer les badauds, mais quand on aborde les dangers des produits défrisants, les visages se font moins amènes. Le sujet est sensible, il se dit que certains produits interdits se vendraient sous le manteau.

Des produits interdits

Souvent mal utilisés, chargés de composants décapants comme de la soude ou du formol, les produits défrisants dégarnissent parfois les crânes en plus de lisser les cheveux. Un vrai problème de santé publique pour Ian Brossat qui a déposé mi-octobre un vœu auprès du Conseil de Paris à ce sujet. « Je souhaite une campagne pour que les produits interdits soient retirés des boutiques et qu’il y ait un travail de prévention », explique l’élu du 18e arrondissement.

Dans les salons autour de la station de métro Château d’Eau, on nie fermement utiliser des produits illicites. « De nombreuses femmes rapportent des produits de l’étranger, interdits ici, explique la patronne d’une boutique de cosmétiques. Mais avec tous les contrôles, on ne s’amuse pas à vendre ces produits en magasin ». Pour ça, les commerçants du coin refile la patate chaude à leurs collègues de Château Rouge, dans le 18e. Certains produits seraient « cachés sous les comptoirs » rapporte un autre commerçant.

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Un problème qui concerne tout le monde

Mais dans l’arrondissement de Ian Brossat, le silence est la règle. « Bien sûr que certains les vendent ici, mais personne ne vous le dira, souligne le patron d’un salon. Avec une campagne, on saurait mieux ce que l’on peut utiliser ou non » ajoute-t-il. Si des publicités vantent les effets miracles de ces lotions défrisantes, la réalité est toute autre.

« Je vois énormément de jeunes filles avec des zones entières sans cheveux, des brûlures, se désole Isabelle Mananga Ossey, directrice de l’association de consommateurs Label Beauté Noire. Cela concerne tout le monde, notamment avec les lissages brésiliens ».

C’est elle qui avait alerté Ian Brossat sur les produits de blanchiment de la peau, donnant lieu à une campagne de la Ville en 2010.

La Ville a promis la tenue d’une table ronde sur le sujet, « sans date précise pour le moment », explique I’élu. L’enjeu est de taille : selon une étude de l’agence Ak-a citée par Cosmétique Mag, les femmes afro-caraibéenne dépensent six fois plus que les autres en cosmétique capillaire.

 

Source : metronews

 

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