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L’arbre à palabres, concept africain à succès

L’arbre à palabres, concept africain à succès

Les pratiques socioculturelles des pays du Sud s’exportent de mieux en mieux. En France, nombreuses sont les habitudes plus ou moins anciennes inspirées par des traditions africaines.

Prenons l’exemple de l’arbre à palabres. Ce concept relativement nouveau en France est une pratique ancestrale du continent noir, utilisée notamment pour débattre et régler des conflits au sein d’une communauté.

Sur le site Abaobab, on peut lire que «la palabre est une coutume de rencontre et de création ou de maintien de lien social. Cela permet également de régler un contentieux sans que les protagonistes ne soient lésés. En Afrique, on se réunit au pied de l’arbre à palabre, généralement le baobab, pour discuter des décisions importantes à prendre pour l’avenir d’une communauté». 

A Saint-Georges sur Loire, des enseignants du collège Jean Racine ont bien compris l’utilité de l’arbre à palabres. Le quotidien Ouest France explique comment ils se sont inspirés de ce principe pour aider les élèves à passer le cap de l’entrée en classe de sixième, en réunissant les élèves sous un arbre et en organisant des activités créatives.

C’est une «passerelle ludique entre deux mondes»; «les enseignants écrivent sous l’arbre à palabres un conte mais aussi un spectacle» que les enfants, toutes classes confondues, devront représenter «devant un parterre de parents conquis».

En France, en novembre 2009, à l’occasion de la Fête de la Science le Centre national d’étude spatiale (Cnes) avait lancé l’initiative de l’«arbre à palabres spatiales».

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Il s’agissait d’un outil multimédia interactif servant à débattre et réfléchir en groupe sur l’avenir de l’homme. Chacun pouvait déposer dans l’arbre une question sur le support multimédia de son choix, ou apporter une réponse à une question déjà posée.

Damien Rwegera, anthropoplogue, affirme au site Youphil:

«En Afrique, le sablier n’existe pas. Nous prenons le temps de discuter […] Les gens ont besoin aujourd’hui qu’on prenne plus le temps. Dans le secteur hospitalier, par exemple, ils veulent être traités avec plus d’humanité, qu’un tiers les acompagne. Il faut une médiation à l’africaine».

Le site met également en avant d’autres «pratiques sociales venues des pays du Sud (qui) séduisent l’Hexagone»; une tendance qui va à l’encontre des idées préconçues des échanges nord/sud souvent cantonnés à des aides économiques et humanitaires.

Nelson Mandela, l’ex-président d’Afrique du Sud, voyait lui-même dans la palabre africaine une «institution démocratique à part entière». Dans son autobiographie, il met en avant le rôle déterminant des assemblées dans la vie politique, affirmant que «tous ceux qui voulaient parler le faisaient. C’était la démocratie sous sa forme la plus pure».

 

Source : Slate Afrique

 

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