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Le Brésil durcit les conditions d’entrée des voyageurs en transit, il faut dorénavant un visa pour une simple escale

Le Brésil durcit les conditions d’entrée des voyageurs en transit, il faut dorénavant un visa pour une simple escale

Des centaines de voyageurs sont rassemblés depuis des semaines à l’aéroport de São Paulo dans l’espoir d’obtenir le statut de réfugiés et de poursuivre leur route vers les Etats-Unis.

Escale prolongée à Guarulhos. L’aéroport international de São Paulo est devenu depuis plusieurs mois le destin improbable de milliers de candidats à l’immigration vers l’Amérique du Nord.

Même étant munis d’un billet d’avion indiquant une autre destination finale, les voyageurs, provenant en majorité du sud-est asiatique, demeurent dans la zone de transit de l’aéroport et revendiquent le statut de réfugiés. Dans l’espoir de pouvoir rejoindre ensuite le nord du pays, puis le Pérou, l’Amérique centrale et finalement, les Etats-Unis à l’aide de passeurs, selon les autorités brésiliennes.

« Le Brésil s’est transformé en une véritable avenue pour la contrebande de migrants et pour le trafic d’individus opéré par des organisations criminelles, assure Jean Uema, secrétaire national à la Justice, à Globonews. Nous sommes déterminés à interrompre ce genre de trafic. »

Le plus grand pays latino-américain vient de durcir sa réglementation sur l’immigration de transit. Depuis cette semaine, le Brésil exige un visa pour les voyageurs devant effectuer une simple escale dans le pays, ce qui n’était pas nécessaire auparavant.

Pour les autorités, il s’agit de colmater une brèche dans la législation qui exposait le Brésil à un afflux croissant de migrants.

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Les nouvelles règles font polémique car elles obligent également les demandeurs d’asile à prouver qu’ils souffrent de persécution politique ou de violences dans leur pays d’origine avant d’être admis sur le territoire brésilien.

Et sur place, la police fédérale emploie souvent des sous- traitants, peu formés pour traiter des situations complexes.

Situation précaire, souci humanitaire
Des scènes invraisemblables de familles dormant par terre ou faisant la queue pour avoir un bol de soupe avant que les autorités de l’immigration brésilienne ne décident de leur sort sont fréquemment diffusées par les médias locaux.

Précaire, la situation est vite devenue insalubre. Plus de 600 personnes sont actuellement entassées dans un refuge improvisé au sein du plus grand aéroport d’Amérique latine.

Un Ghanéen répondant au nom de Evans Osei Wusu, né le 28 juillet 1965 à Accra, arrivé cinq jours plus tôt est décédé la semaine dernière. Un autre migrant a été hospitalisé lundi après avoir manifesté « des symptômes compatibles avec la Mpox », selon une agence du ministère de la Santé.

Au total, plus de 8.000 migrants ont transité dans ce « no man’s land » depuis le début de l’an dernier.

La Défense publique, un organisme venant en aide aux plus démunis, a constaté sur place de « très mauvaises conditions d’hygiène et d’alimentation » et « des situations répétées de violation des droits humains ».

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Des organisations de défense des droits de l’Homme craignent de surcroît que le Brésil vise en fait à combattre l’immigration, sous couvert de lutte contre le trafic d’êtres humains.

Paradoxe : dans le même temps, le ministère de la Justice vient de simplifier les procédures pour accorder un permis de séjour aux investisseurs désirant s’implanter au Brésil.

L’investissement minimum varie d’environ 50.000 à 100.000 euros, selon les cas, mais la réglementation relative aux transferts de fonds a été allégée dans un souci de « débureaucratisation ». 

Avec Thierry Ogier

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