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La mafia de l’immigration met les autorités européennes sur les dents

La mafia de l’immigration met les autorités européennes sur les dents

Le trafic illégal a amené plus de 22 000 immigrants clandestins aux îles Canaries en 2024, soit une augmentation de 161 % par rapport à 2023

La situation migratoire dans les îles Canaries et dans d’autres régions d’Espagne est une crise complexe et multiforme causée par des facteurs économiques, sociaux et géopolitiques en Afrique de l’Ouest. Depuis l’arrivée de la première patera en Espagne en 1994, près de 230 000 personnes ont rejoint l’Europe par les différentes traversées maritimes qui constituent la Route de l’Atlantique.

Le rôle des mafias et l’économie du désespoir
L’arrivée d’immigrants clandestins en Europe, et plus particulièrement aux îles Canaries, continue d’augmenter. Avec 22 304 immigrés clandestins entre janvier et juillet, le problème de l’immigration est une préoccupation croissante qui nécessite de plus en plus de solutions. Derrière cette tragédie se cachent les mafias. Ces organisations privées qui recrutent des personnes à qui l’on promet une vie meilleure.

L’angoisse des jeunes, aggravée par le chômage et un système éducatif inadapté, est perçue comme un cri de désespoir. Raison de plus pour exhorter les autorités à respecter leurs obligations constitutionnelles et les traités internationaux sur les droits économiques, sociaux et culturels. Ces voyages mortels sont la seule option pour des milliers de personnes à la recherche d’une vie meilleure.

L’expansion des groupes terroristes et extrémistes violents du Sahel vers le nord de la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin a accru la vulnérabilité de pays comme le Sénégal et la Mauritanie, où ces mafias s’implantent. Ces conflits, couplés à des conditions de vie difficiles, poussent les populations à migrer. L’un des plus préoccupants pour les autorités européennes est celui des plus de 200 000 Maliens à la recherche d’un endroit où s’installer.

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Malgré les efforts des autorités pour contrôler l’immigration, l’immensité de l’océan Atlantique et des côtes rend difficile l’endiguement des flux migratoires. La lutte contre ces organisations est de plus en plus difficile en raison des revenus qu’elles perçoivent chaque mois. Si l’on considère que le prix moyen d’un voyage vers les îles Canaries depuis les côtes de ces pays est de 500 à 700 euros, la mafia a perçu environ 13 982 400 euros pour le seul mois de juillet.

Par exemple, entre le 26 et le 30 juillet 2024, les autorités sénégalaises ont arrêté 722 immigrants illégaux qui tentaient de rejoindre les îles Canaries. Or, plus de 40 500 migrants arriveraient aux Canaries en 2023.

Conscient du problème, pour renforcer la surveillance de son territoire, le Sénégal a utilisé une fusée Falcon 9 pour lancer un nanosatellite depuis la base de Vandenberg en Californie, aux États-Unis.

Ce satellite est destiné à surveiller le territoire sénégalais et à collecter des données sur les services économiques et environnementaux. Néanmoins, les mafias continuent d’exploiter le désespoir de milliers de personnes, alors même que les pays d’origine, comme le Sénégal, tentent de contrôler la situation et de s’attaquer aux causes profondes de la migration.

Dangers et défis sur la route de l’Atlantique
La route atlantique de l’Afrique de l’Ouest vers les îles Canaries, qui a connu un pic en 2006 mais a stagné pendant plusieurs années, a rebondi en 2020, atteignant le nombre record de 39 000 en 2023, qui devrait passer à 70 000 migrants en décembre, est la route d’immigration maritime la plus dangereuse au monde, avec un taux de mortalité de 26 %.

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Les solutions ne passent pas seulement par la conclusion d’accords ou par un meilleur contrôle des frontières, mais aussi par un changement des politiques d’immigration qui ont profité aux pays européens, mais qui ont appauvri les pays tiers qui ont servi d’intermédiaires et les pays africains d’où arrivent ces personnes.

C’est dans ce contexte que Pedro Sánchez a entamé une tournée en Mauritanie, en Gambie et au Sénégal pour faire face à la crise migratoire qui touche les îles Canaries. Il cherchera une solution à un problème que les mafias aggravent au fil des jours.

Enrique Fernández avec Atalayar.com

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