Ce jeudi, un rassemblement a été organisé à Figeac devant la sous-préfecture du Lot pour soutenir Saidou Diao, un Figeacois d’origine sénégalaise qui est sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) avec mesure d’éloignement immédiate.
Selon La Cimade, association d’aide aux sans-papiers : « C’est la première fois dans le Figeacois qu’une personne qui a reçu une OQTF la voit transformée en mesure d’éloignement immédiate, un billet d’avion est prêt pour lui le 15 août. »
Face à cette situation inédite, 350 personnes se sont réunies pour exprimer leur solidarité avec Saidou Diao et dénoncer la répression gouvernementale sur les sans-papiers.
« Plus de 300 personnes devant la sous-préfecture à Figeac en pleine semaine et pendant les vacances d’été, c’est vraiment une mobilisation importante qui montre l’ampleur du soutien » affirme un manifestant présent au rassemblement.
Saidou Diao a trouvé refuge à Figeac où il a commencé à reconstruire sa vie. Lors d’une simple convocation à la gendarmerie en tant que victime d’un accrochage avec une voiture, il reçoit une assignation à résidence, avec une mesure d’éloignement immédiate.
Il est maintenant obligé de se rendre à la gendarmerie 2 fois par semaine. Il travaille depuis 16 mois dans un café de la ville et s’apprête à demander une régularisation avec le soutien de son employeur. Le dossier est presque prêt, mais l’absence de rendez-vous avant la date d’expulsion complique la situation.
Dans un moment où le racisme et la xénophobie s’approfondissent dans toute la société, engendrés par les politiques réactionnaires du gouvernement Macron, véritable co-équipier de l’extrême-droite, la répression que vit Saidou Diao par la préfecture du Lot démontre le rôle joué par les différentes institutions de l’Etat.
« Le cas de Saidou Diao est directement impacté par les conséquences de la loi immigration, notamment avec une durée de validité des OQTF qui s’est allongée passant de 1 an à 3 ans. Cette loi pensée et défendue par Gérald Darmanin est clairement un marchepied pour le RN avec une application de son programme xénophobe et raciste qui vient toujours plus banaliser les idées d’extrême droite » affirme Jean-Luc Morestin de la Cimade Figeac.
Plus largement, dans un contexte de crise économique et politique, et alors que s’ouvrent les Jeux olympiques, l’état français, par le biais de ses préfectures et sa police, cherche à réprimer, et fait « place nette » en réprimant les mineurs isolés et sans papiers.
Face à un gouvernement toujours plus autoritaire, qui alimente la xénophobie et fait le lit de l’extrême-droite, la seule politique viable est la régularisation de tous les sans-papiers ainsi que l’abrogation de la loi Immigration et de toutes les lois racistes.
Georges Andrea
