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Meurtre d’une postière dans l’Ain: Mamadou Diallo acquitté « au bénéfice du doute »

Meurtre d’une postière dans l’Ain: Mamadou Diallo acquitté « au bénéfice du doute »

« Soulagé » de voir son innocence reconnue: Mamadou Diallo, accusé du meurtre sanglant d’une postière en 2008 à Montréal-la-Cluse, a été acquitté lundi par la cour d’assises de l’Ain « au bénéfice du doute ».

Un peu plus tôt dans la journée, l’avocat général Eric Mazaud avait pourtant réclamé une peine de 30 ans de réclusion contre l’accusé de 32 ans, confondu par son ADN près de dix ans après les faits, alors que l’enquête demeurait fixée sur l’ancien acteur Gérald Thomassin.

Mais après presque cinq heures de délibéré, il a été acquitté du chef de meurtre. L’ancien ambulancier a en revanche été condamné à deux ans d’emprisonnement –peine couverte par sa détention provisoire– pour le vol d’une liasse de billets qu’il reconnaît avoir commis lorsqu’il s’est rendu sur les lieux du crime, avant –selon lui– de prendre la fuite après avoir découvert le cadavre de la victime.

A l’énoncé du verdict, Mamadou Diallo a poussé un soupir de soulagement, avant d’embrasser les mains de son avocate Me Sylvie Noachovitch. Celle-ci a ensuite salué devant des journalistes « une grande victoire pour la justice » et rendu hommage au « courage » des jurés.

A l’adresse des parties civiles, têtes baissées, la présidente de la cour d’assises a sobrement déclaré: « C’est la fin d’un épisode judiciaire, c’est la fin de la première instance ».

Les parties civiles sont « K.O. debout » à l’issue de ce procès, a déclaré leur avocate Me Séverine Debourg. « On ne peut pas laisser ça impuni, c’est difficile pour eux », a-t-elle poursuivi.

Mamadou Diallo est sorti de prison peu avant 01H00 du matin mardi, serrant dans ses bras ses proches et son avocate, qui a multiplié les appels devant la porte du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse pour permettre à son client de retrouver la liberté sans attendre le lendemain.

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Le jeune homme, ému, a alors exprimé devant la presse son « soulagement » ainsi que sa « peine pour la famille de la victime ».

« Epouvantail »
Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, a été découvert le 19 décembre 2008 à 09H05 dans l’arrière-boutique de la petite poste de Montréal-la-Cluse, baignant dans une mare de sang. Vingt-huit coups de couteau ont été relevés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de 5 mois.

La piste crapuleuse a rapidement été suivie par les enquêteurs, une somme évaluée à 2.490 euros ayant été dérobée. Mais l’arme du crime est restée introuvable et aucun témoignage probant, notamment pour les 29 minutes cruciales séparant le dernier SMS de la victime et la découverte de son corps, n’a permis de faire avancer l’enquête.

Celle-ci s’était d’abord orientée sur la piste de Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui résidait alors en face de cette poste et dont le comportement après le meurtre avait intrigué les enquêteurs. Il a disparu en 2019, avant de bénéficier d’un non-lieu.

Durant les six jours de débats, la défense a tenté d’instiller à nouveau un doute autour de la piste menant à l’ancien « Petit criminel » de Jacques Doillon. « Je suis convaincue que c’est lui le coupable », a lancé lundi en début de plaidoirie Me Noachovitch.

Pour l’avocat général, cette stratégie était un « épouvantail ». « Je ne crois pas à la thèse du spectateur profiteur (…) et si on n’est pas spectateur, c’est qu’on est acteur de la scène », a-t-il déclaré dans son réquisitoire à l’endroit de l’accusé, dont il a pointé les « mensonges jusqu’à l’absurde ».

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En 2017, l’affaire avait rebondi lorsqu’une correspondance avait été établie entre l’ADN prélevé sur un monnayeur et un sac trouvé près du corps de Catherine Burgod, et celui de Mamadou Diallo. Au moment des faits, il effectuait un stage près de Montréal-la-Cluse.

« J’ai paniqué, je n’ai pas réfléchi, en sortant j’ai pris une liasse de billets, je suis sorti en courant » mais « je ne suis pas un meurtrier », a déclaré à la barre celui qui était à l’époque un lycéen de 19 ans, invoquant le « traumatisme » pour expliquer les variations dans ses déclarations.

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