D’après des médias locaux, les deux meurtriers arrêtés vendredi et samedi ont dit avoir ciblé leur victime, Lassana Cissé, et d’autres personnes originaires d’Afrique de l’ouest « parce qu’ils sont noirs ».
Un ouvrier ivoirien, Lassana Cissé, a été « tué de sang froid » par deux soldats maltais, a affirmé samedi le premier ministre maltais Joseph Muscat, en faisant état de l’arrestation de ces deux suspects. « J’aimerais remercier la police de Malte d’avoir résolu cet important cas du meurtre de sang froid d’un migrant ivoirien », a-t-il écrit sur son compte Twitter, tout en postant des photographies du jeune homme, et de la partie ensanglantée de la route où il a été assassiné début avril.
« Les deux personnes arrêtées ne sont pas représentatives de l’éthique des forces armées maltaises, qui font un travail très important pour notre société », ajoute-t-il. Le chef du gouvernement maltais précise qu’une enquête interne est en cours pour déterminer s’il s’agit « d’individus voyous isolés ou s’ils font partie de quelque chose de plus large ». M. Muscat a dénoncé les messages haineux et a affirmé que « les mots de haine et de division n’ont pas de place dans notre société ».
PRESS RELEASE: #Malta PM @JosephMuscat_JM thanks @MaltaPolice. Persons arrested do not represent ethos of @Armed_Forces_MT. Internal investigation ongoing to determine if arrested are rogue isolated actors or part of wider issue. Investigation shows Malta is safe place for all pic.twitter.com/v5ZNc2oxOl
— Government of Malta (@MaltaGov) 18 mai 2019
« Parce qu’ils sont noirs »
Selon le journal Times of Malta, les responsables présumés du meurtre, intervenu le 6 avril, ont été arrêtés vendredi et samedi. Des sources proches de l’enquête, citées par le quotidien, affirment que l’un des présumés meurtriers a admis cibler des migrants « parce qu’ils sont noirs ».
Lassana Cissé, qui travaillait dans une usine, a été tué sur une route par des tireurs passant en voiture. Deux autres migrants, un Guinéen de 27 ans et un Gambien de 28 ans, ont été blessés dans cette attaque, selon le journal. Des sources estiment que les deux militaires arrêtés pourraient avoir été impliqués dans une autre attaque sur une route visant aussi des migrants, au cours de laquelle un adolescent avait été blessé.