Un projet gagnant-gagnant. Pour les petits pêcheurs et cultivateurs sénégalais, comme pour les producteurs de Midi-Pyrénées. C’est l’objectif de Mbaye-Jacques Sarr. Ce Toulousain franco-sénégalais, a imaginé un modèle d’import-export noble et ambitieux.
«Ils vendent ce qu’ils peuvent. Ensuite ils mangent ce qui reste ou le donnent à leurs proches. Chaque jour ce sont d’énormes pertes pour eux. La pêche étant leur seul moyen de subsistance. De plus, comme certains ne voient pas de perspectives d’avenir, ils tentent de migrer vers l’Europe de façon clandestine», explique Mbaye-Jacques.
«Je me suis donc demandé ce que je pouvais faire pour eux». L’idée germe.
Un marché porteur
Aujourd’hui le projet concret est établi : «Je me suis rendu compte qu’à Toulouse il n’y a pas d’importateur de produits exotiques. La majorité des produits écoulés en Midi-Pyrénées passent par le marché de Rungis. Pourtant il s’agit d’un marché intéressant. »
«L’objectif est d’importer par avion (en moins de 24 heures) des produits frais, bios et exotiques. Tout le réseau est constitué au Sénégal et le transport sera assuré a priori par Air France. L’idée est de permettre aux petits pêcheurs et cultivateurs sénégalais d’écouler leur production en Midi-Pyrénées.»
Et le projet va dans les deux sens :
«Le Sénégal importe énormément de céréales. Ici, dans la région Midi-Pyrénées, il y a de nombreuses coopératives mais celles-ci font face à un marché européen saturé. Je propose dès lors d’écouler leur production en Afrique en leur fournissant les contacts et en assurant l’export des produits.»
Dans un deuxième temps, Mbaye-Jacques Sarr, se voit également exporter du matériel agricole : «De nombreux agriculteurs français ne parviennent pas à revendre leur matériel lorsqu’ils partent à la retraite ou qu’ils le renouvellent. Au Sénégal, les petits producteurs, eux, n’ont pas les moyens de s’acheter du matériel neuf. Pourquoi ne pas les mettre en relation, et ainsi permettre aux agriculteurs français de revendre leur matériel tout en permettant aux cultivateurs sénégalais de racheter ce matériel opérationnel de seconde main ?».
Vision à long terme
Mbaye-Jacques voit encore plus loin : D’ici trois ans il veut ouvrir un magasin bio équitable au Mirail, dans lequel il embaucherait des personnes en situation de réinsertion. Et à long terme il rêve de créer à Toulouse un restaurant fast-food, à base de poisson frais pêché au large des côtes sénégalaises.
Pour créer son entreprise, Mbaye-Jacques va investir 10 000 € dans un premier temps. Et son projet séduit. Il est suivi et conseillé par BGE Sud-Ouest, une association d’appui à la création d’activités et d’entreprises. Et il vient également de remporter le prix «Talent des cités».
Source : ladepeche.fr