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Quand le mariage vire au cauchemar

Quand le mariage vire au cauchemar

L’expression mariage gris s’utilise lorsqu’un des deux époux trompe l’autre sur ses intentions réelles. L’amour ne motive pas toutes les unions. Et les victimes de ces arnaques sentimentales le paient parfois très cher. Des affaires sont même portées en correctionnelle. C’était le cas début mars à Thionville.

Ils pensaient avoir trouvé l’amour, la stabilité mais la réalité les a vite rattrapés. Contrairement au mariage blanc où les deux époux consentent à une union arrangée, le mariage gris trompe l’une des parties. Mari ou femme ignorent les intentions réelles de leur moitié. L’escroquerie prend différentes formes. Et elle n’est pas si rare.

Une avocate thionvilloise traite plusieurs dossiers semblables. Me Anandappane vient d’obtenir la nullité d’un mariage entre une Française de 51 ans et un Tunisien de 15 ans son cadet. L’histoire démarre de façon classique, lors de vacances en Tunisie en 2017. La victime, fragilisée par un divorce difficile, rencontre le trentenaire qui lui promet des merveilles. Ils se marient en 2019.

Visa en poche, le garçon quitte son pays pour s’installer avec son épouse près de Briey. Il disparaît quatre semaines plus tard sans répondre aux messages laissés par sa victime. Janvier 2020, l’avocate forme une demande en nullité du mariage, prévue par le Code civil dans certains cas extrêmes. « Cette demande peut être faite s’il y a eu erreur sur les qualités essentielles de la personne », cite Me Anandappane. « Lorsque la croyance de l’intention matrimoniale est manifestement erronée », poursuit-elle.

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Un an plus tard, l’épouse trompée obtient l’annulation. « Ce mariage gris aurait pu avoir des conséquences lourdes car ma cliente a des enfants qui n’auraient pas pleinement hérité de son petit patrimoine qu’elle a constitué tout au long de sa vie. »

Menacé et poursuivi pour violences conjugales : le mari relaxé
Autre histoire, autre mécanisme : début mars, un homme comparaissait devant le tribunal correctionnel de Thionville, poursuivi pour des violences conjugales dénoncées par son épouse. Ils sont Mauritaniens, diplômés et mariés dans leur pays. L’époux arrive en France, seul, pour travailler comme soudeur au Luxembourg. Sa femme et leurs enfants le rejoignent. Ils s’installent dans la vallée de la Fensch.

Mais lorsque la guerre éclate en Ukraine, son activité est moins soutenue et il propose de retourner quelques mois en Mauritanie. Son épouse enceinte refuse, menace et finit par déposer plainte pour violences. Le procureur propose au mari une alternative aux poursuites devant le tribunal. Sauf que cette option revient à reconnaître les coups. Or le mari clame son innocence. Il prend le risque de se présenter en audience correctionnelle et d’être condamné.

Les déclarations confuses de son épouse, l’absence d’ITT et le contexte pousseront même le parquet à requérir la relaxe. « Il n’y avait rien dans ce dossier », renchérit Me Anandappane. L’homme a été relaxé. Entre-temps, le juge aux affaires familiales a pris le relais. Une demande en divorce a été déposée. L’homme se bat désormais pour revoir ses enfants.

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La situation d’un papa français d’origine sénégalaise lui fait écho. Il a épousé sa femme au Sénégal. Une fois en France, la situation a dégénéré. Elle l’accuse de violences. Pour l’heure, il est sorti de garde à vue sans convocation. Mais elle est partie avec les enfants. Là encore, le juge aux affaires familiales est saisi. Le mari parle, lui aussi, d’arnaque sentimentale.

Avec Le Republicain Lorrain

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