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Mamadou N., 41 ans, est jugé ce vendredi en cour d’assises pour trois viols et une tentative de viol à Paris et Lille

Mamadou N., 41 ans, est jugé ce vendredi en cour d’assises pour trois viols et une tentative de viol à Paris et Lille

Mamadou N., 41 ans, est jugé ce vendredi en cour d’assises pour trois viols et une tentative, entre février et août 2018. Il avait été placé en garde à vue, avant d’être libéré, sans poursuites. Et de commettre deux autres crimes. Le violeur en série avait été relâché par la police

Après un déjeuner au restaurant, ce 28 août 2018, avec sa mère et deux amies, Gabrielle*, 21 ans, se hâte jusqu’à chez elle, dans le XXe arrondissement de Paris.

Devant son immeuble, elle ne prête pas vraiment attention à cet homme qui s’engouffre derrière elle, et qui prend ensuite l’ascenseur, comme elle, jusqu’au 11e étage.

Selon le récit de Gabrielle, alors qu’elle tente de refermer sa porte d’entrée, le rôdeur se rue sur elle. Il parvient à pénétrer dans l’appartement et referme la porte derrière lui. La jeune femme, terrorisée, tente de négocier avec son agresseur.

En vain. Elle essaie d’appeler la police, mais l’homme lui arrache son téléphone et lui saisit brutalement le bas du visage d’une main. « J’ai les traces de ses doigts sur le visage, tellement il a serré. Je ne pouvais plus respirer », relatera plus tard la Parisienne devant un policier.

L’inconnu emmène ensuite Gabrielle dans la salle de bains, où il l’aurait violée. Elle résiste, mais elle reste dominée par la supériorité physique de ce géant à la carrure athlétique. Quand elle le supplie d’arrêter, il la menace de mort.

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Gabrielle sait que sa mère doit bientôt rentrer. Alors elle tente de gagner du temps et feint d’accepter un rapport sexuel s’il est protégé. L’homme finit par l’autoriser à fouiller dans l’appartement à la recherche de préservatifs.

« J’espère que la justice s’excusera »
Mais après un certain temps, agacé par ces recherches infructueuses, le violeur présumé traîne à nouveau la jeune femme vers la salle de bains. Il aurait, encore, tenté de la violer.

Il est enfin interrompu par la voix de la mère de Gabrielle, qui vient de rentrer. Surpris, l’agresseur prend alors la fuite. Dans sa précipitation, il laisse tomber un pantalon de jogging, dans la poche duquel est découvert un téléphone.

L’exploitation de ce portable mène droit les enquêteurs sur un sans-papiers sénégalais alors âgé de 37 ans, Mamadou N. Il est déjà trop tard : au lendemain des faits, le suspect a pris un aller simple pour Dakar.

Les policiers constatent qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par l’Italie pour des faits de viol.

Pire : à la faveur de rapprochements, les enquêteurs découvrent que Mamadou N. est soupçonné d’être impliqué dans deux autres viols et une tentative, perpétrés dans un mode opératoire similaire à Paris et à Lille (Nord), entre février et août 2018. Il avait même été placé en garde à vue à Lille début août — soit trois semaines avant le viol de Gabrielle. Mais après une confrontation avec sa victime, Adeline*, le dossier avait été classé sans suite.

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« On a le sentiment d’un loupé à la genèse de ce dossier », regrette Me Marc Bailly, l’avocat d’Adeline, avec Me Margaux Laclef. « Des éléments pouvaient laisser penser que Mamadou N. pouvait être présenté à un juge d’instruction. Mais cela n’a pas été fait. » Après le viol d’Adeline, Mamadou N. aurait fait une autre victime, la veille de l’agression de Gabrielle.

Toujours dans un mode opératoire similaire. Dernier fait imputé à Mamadou N., le viol, six mois plus tôt, à Lille, d’une jeune femme, la seule des quatre victimes à ne pas s’être constituée partie civile.

Pour ces trois viols et cette tentative, Mamadou N. sera jugé en son absence devant la cour d’assises de Paris ce vendredi, et pour une seule journée. « J’espère que la justice s’excusera, que les enquêteurs expliqueront tous ces loupés », souffle Me Marc Bailly. L’accusé encourt quinze années de réclusion.

Carole Piquet avec Le Parisien

* Les prénoms ont été changés.

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